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Attentat en Isère : l'exécutif sur la défensive

Les attentats perpétrés ce vendredi en Isère et en Tunisie auront aussi des conséquences politiques. L'exécutif est en action, il a déployé une communication de crise qui est une réponse aux accusations de la droite…
Article rédigé par franceinfo
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Le ton est très différent de celui qui a prévalu en janvier dernier, dans les heures qui ont suivi les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hypercasher.. l'unité nationale avait alors tenu plusieurs jours.. même Marine Le Pen avait, dans un premier temps, modéré ses critiques. Cette fois, le ton est plus incisif. Ainsi Nicolas Sarkozy réclame "toute la lumière" sur cette affaire, demande au gouvernement de "tirer impérativement toutes les leçons de ce nouvel attentat" par "une vigilance rehaussée".. "Depuis plusieurs semaines, ajoute-t-il, nous appelons le gouvernement à prendre toutes les mesures indispensables, dans la continuité de nos propositions", sous-entendu, jusqu'ici, le gouvernement n'a pas pris la mesure de la menace.. "les moyens ne suivent pas", déplore sur France Info le député Les Républicains Eric Ciotti. 

"Inaction criminelle " (Marion Maréchal-Le Pen)

Et c'est évidemment le front national qui tape le plus fort.. "Les grandes déclarations doivent maintenant cesser, tonne Marine Le Pen.. Les marches, les slogans et la communication émotionnelle doivent enfin laisser la place à l'action".. Pour sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, "l'inaction du gouvernement est criminelle et insupportable".. "Stop à la politique de l'incantation, depuis janvier rien n'a été fait pour terrasser la bête fondamentaliste", renchérit le numéro 2 du FN Florian Philippot. 

"Des forces déployées comme jamais " (François Hollande)

Des accusations auxquelles François Hollande a directement répondu. Par les actes, tout d’abord : le plan Vigipirate passe en alerte maximale dans la région Rhône-Alpes pour 3 jours.. par ailleurs, le premier ministre manuel valls annonce que le GIGN et le Raid sont en alerte.. et que le niveau de vigilance est rehaussé sur tous les sites classés Seveso de la région.. Et puis il y a les mots utilisés : "il ne doit y avoir aucun doute sur capacité de notre pays à se protéger" a déclaré le chef de l'Etat, assurant que "des forces sont déployées comme jamais depuis des décennies dans notre pays"..

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lui aussi répondu aux reproches d'inaction.. rappelant que l'auteur présumé de l'attentat a été fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation" et était "en lien avec la mouvance salafiste"… et soulignant que la fiche n'a pas été renouvelée en 2008, alors que la droite était au pouvoir.. façon d'impliquer l’opposition dans le procès intenté à la gauche. 

"Vaines querelles " (François Hollande)

 L’exécutif se défend, et contre-attaque. « Attention à ne pas rompre l'unité nationale » :  l'argument, rodé début janvier, est de nouveau brandi.. Le président hollande en appelle « à la responsabilité de chacun et au sang froid (...) sans tomber dans la précipitation, l’improvisation ou la fuite en avant ».. Il ne faut pas « nous laisser détourner par de vaines querelles ».. « notre unité, notre capacité à faire face » doivent prévaloir. François Hollande fait donc la leçon à l'opposition, et se pose en garant de l'unité nationale, comme après les attentats de janvier. Et, comme à l’époque, il se place en première ligne : déjà deux expressions du président depuis l’annonce de l’attentat en Isère… et ça n’est peut-être pas terminé..

 

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