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Édito
COP 28 : en France comme ailleurs, les partis populistes surfent sur l'écolo-scepticisme pour soigner leur popularité
La Cop 28 s’est ouverte jeudi 30 novembre à Dubaï avec au menu un objectif : réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Il y a urgence à s’en débarrasser, c’est une évidence environnementale tant elles émettent de gaz à effet de serre. C’est un défi technologique, économique, et même culturel au vu de notre dépendance jusque dans notre vie quotidienne. Or, en Europe au-delà, on observe en ce moment dans de nombreux pays développés, la progression d’un même sentiment d’écolo-scepticisme.
Une hostilité croissante à toute mesure contraignante visant à limiter le recours aux énergies fossiles, en particulier celles qui ciblent les carburants. Un mécontentement qui fait le bonheur des partis populistes. Ainsi, en Italie et aux Pays-Bas, l’extrême droite a gagné les élections sans avancer aucune proposition pour lutter contre le réchauffement climatique. En Allemagne, la coalition de gauche au pouvoir s’enfonce dans la crise depuis que le vice-chancelier écologiste Robert Habeck a fait adopter une loi qui impose aux nouvelles chaudières de fonctionner au moins aux deux tiers avec des énergies renouvelables. Sans oublier, plus loin de nous, la victoire de Javier Milei en Argentine ou le spectre du retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. ÉDITO.
Le mécontentement comme carburant
En France, le même phénomène est à l’œuvre. Il suffit d’observer la hausse de la cote de popularité de Marine Le Pen et celle des intentions de vote de la liste RN conduite par Jordan Bardella pour les européennes. Or, s’il y a un sujet sur lequel l’extrême droite ne propose rien, c’est la lutte contre le dérèglement climatique. Ou plutôt si, le RN ne propose que des mesures qui aggraveraient la situation et renforceraient notre dépendance aux énergies fossiles : le démontage des éoliennes, un moratoire sur les énergies renouvelables, une baisse massive des taxes sur l’essence, la suppression des ZFE, les zones à faible émission, ou encore la prolongation de la location passoires thermiques.
La marge de manœuvre du gouvernement est étroite. Le voilà coincé entre la démagogie de l’extrême droite, qui cherche par exemple à attiser le mécontentement des automobilistes, en particulier dans la France rurale et péri-urbaine où la voiture est encore largement indispensable, et l’impatience des militants environnementaux, surtout des générations les plus jeunes, qui réclament des mesures plus radicales. Dans ce contexte, on comprend que sortir des énergies fossiles, ce n’est pas seulement un défi pour nos modes de vie, c’est aussi une sacrée épreuve, une de plus, pour nos démocratie.
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