:
Édito
La réforme des retraites est-elle bonne pour l'union de la gauche ?
Sans doute. Toutes les formations de la Nupes se retrouvent au coude à coude. Leurs élus ont enchaîné les conférences de presse ensemble, il y a déjà eu un meeting commun cette semaine, et ils vont continuer de faire tribune côte à côte. La Nupes en avait bien besoin. Elle sort d’un automne difficile, avec des polémiques à répétition, l’affaire Quatennens, qui continue de la diviser comme on l’a vu avec le retour à l’Assemblée du poulain de Jean-Luc Mélenchon, la crise interne chez les Insoumis, ou des votes divergents : encore cette semaine, sur le texte sur les énergies renouvelables approuvé par les députés PS.
Bref, la réforme des retraites tombe à pic pour que la gauche se refasse une santé, et en particulier deux de ses leaders. D’abord Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, un temps menacé, mais qui peut espérer conserver son poste lors du vote des militants la semaine prochaine. Jeudi, lors du premier tour, le texte de sa motion a devancé ceux de ses concurrents. Et surtout Jean-Luc Mélenchon, réapparu jeudi soir à la télévision sur France 2. Ces dernières semaines, l’autorité du leader insoumis a été contestée par les siens, sa popularité a nettement chuté dans les sondages. Il mise donc sur le mouvement contre la réforme de retraites pour réaffirmer son leadership.
Jean-Luc Mélenchon, moteur ou boulet ?
Ce qui peut aussi susciter quelques tensions avec ses partenaires de la Nupes, mais aussi avec les syndicats. Parce que depuis plusieurs années, les Insoumis prétendent investir le terrain des manifestations, quitte à concurrencer les confédérations. Résultat : ils feront cavalier seul dans la rue le 21 janvier, sans le renfort ni des syndicats, qui défilent dès le 19, ni des autres partis de gauche, PS, PCF et écologistes.
Or, par le passé, certaines initiatives insoumises ont pu nuire à la dynamique des mobilisations sociales comme "la marche contre la vie chère", qui n’avait pas fait le plein en octobre dernier. En fait, c’est aussi tout le problème des rapports entre Jean-Luc Mélenchon et la Nupes. Souvent moteur, l’Insoumis est aussi parfois le boulet de l’union. Car si la gauche a besoin d’unité pour peser, elle a aussi besoin de pluralité pour convaincre de sa crédibilité à gouverner un jour.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.