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Édito
Le cap politique d’Emmanuel Macron : la lutte contre le RN
"Le parti du mensonge et de l’appauvrissement collectif", c’est ainsi que le président de la République a qualifié le mouvement d’extrême droite, mardi 16 janvier, à l'Élysée, face aux journalistes. Le Rassemblement national (RN) aurait un programme qui conduirait le pays à la ruine sur le plan économique et au repli, à l’isolement, sur la scène internationale.
À cinq mois des élections européennes, Emmanuel Macron a accusé le RN de préconiser une sorte de Frexit insidieux. Marine Le Pen a enterré son objectif intenable de sortir de l’euro, mais elle prétend pouvoir rester membre de l’Union européenne (UE) sans respecter les règles de copropriété européenne. Un grand écart suicidaire pour la France et pour l’Europe, selon le président.
Emmanuel Macron a un cauchemar en tête. Au-delà du scrutin européen, où la liste conduite par Jordan Bardella caracole en tête des sondages, il redoute de voir Marine Le Pen lui succéder à l’Élysée en 2027. Ce qu’il craint au fond, c’est que le pays s’abandonne à l’extrême droite presque par accoutumance, comme s’il succombait à une sorte de fatalité.
Face à cette perspective, il déplore la léthargie des forces politiques et de sa propre majorité. On "entre dans une zone de danger car on ne se bat plus pied à pied, dit-il, ne nous habituons pas, agissons, bousculons les choses !". Emmanuel Macron l’a répété, il fera "tout pour éviter" l’accession au pouvoir de Marine Le Pen, il se battra, "jusqu’au dernier quart d’heure", dit-il.
Des mesures symboliques qui ne coûtent rien
Sans asséner de leçon de morale, c’est clair. Pour faire reculer l’extrême droite, Emmanuel Macron ne se place plus sur le terrain de l’indignation, mais sur celui de l’efficacité, ce qui lui permet au passage de défendre sa loi sur l’immigration. Réformer le réel, s’attaquer aux problèmes du quotidien qui nourrissent le vote RN et puis brandir aussi un certain nombre de symboles, comme la refonte de l’éducation civique, l’enseignement de la Marseillaise voire, à terme, la généralisation de la tenue unique à l’école et du service national universel en classe de seconde.
Autant de mesures symboliques spectaculaires qui ne coûtent rien, ou presque, aux finances publiques, qui peuvent entrer en vigueur rapidement et qui ne nécessitent pas de nouvelles lois, mais de simples décrets. Un triple avantage appréciable pour l’exécutif quand les caisses sont vides, que le temps presse et que l’on n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée.
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