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Édito
Violences urbaines : à quoi joue Jean-Luc Mélenchon ?
Pas d'appel au calme de la part de Jean-Luc Mélenchon qui refuse de répondre à ce qui serait, selon lui, une injonction des "chiens de garde", lui préfère appeler à "la justice". Jean-Luc Mélenchon qui dans une vidéo vendredi se justifie : les Insoumis "sont contre toute stratégie de violences", et il précise : "ne touchez pas aux écoles aux bibliothèques, aux gymnases…", et c’est tout. Pas un mot des mairies, des commissariats, ces symboles de l'État visés aussi par les émeutiers.
Le lendemain, la maison du maire de l'Haÿ-les-Roses est attaquée par une voiture bélier. Interrogé pour savoir s'il condamnait, sur LCI, dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon choisit ses mots et dit son "désaveu absolu de ce genre méthode", tout en refusant toujours d'appeler au calme et en semblant tirer un signe égal entre violences des émeutiers et violences des policiers.
Désaccords à gauche
Rien de très surprenant pour l'homme "du bruit et de la fureur", on se rappelle de ses mots, dès 2012 : "La conquête politique a un préalable : il faut tout conflictualiser." Son fidèle Louis Boyard précise d'ailleurs que ce ne sont pas des "émeutes", mais des "révoltes", comme pour donner une noblesse politique aux violences. Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon espère récolter les fruits de la colère après avoir tenté en vain de la récupérer pendant les "gilets jaunes" ou pendant la réforme des retraites. Une pincée d'électoralisme aussi quand on sait que l'insoumis a fait parmi ses plus gros scores à la présidentielle dans les banlieues.
Et cette attitude, une fois de plus, divise la Nupes. Le communiste Fabien Roussel a vite précisé que son discours était "différent" et que lui, dès le début, avait appelé au calme. Même Olivier Faure, le patron du PS, s’est mouillé et a reconnu un "profond désaccord" avec Jean-Luc Mélenchon. Le signe d'une stratégie insoumise de plus en plus minoritaire qui, à force de cliver, renforce son plafond de verre et dont le discours victimaire semble oublier que les premières victimes des émeutes sont bien les jeunes des quartiers.
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