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Front républicain : vieille recette ou piège inéluctable ?

Jean Marc Ayrault a donc appelé les républicains à tout faire pour empêcher l'élection d'un maire FN. Un appel qui ne passe évidemment pas inaperçu à seulement 3 jours du 1er tour des municipales. Et un appel aussitôt jugé lourd d'arrière-pensées par l'UMP. 
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Jean-François Copé s'en réfère aussitôt à l'héritage
mitterandien. Pour le président de l'UMP, Jean-Marc Ayrault "s'exonère
de toute responsabilité et ressort la vieille recette de la République en
danger". François Mitterrand est accusé d'avoir, dans les années
80, volontairement favorisé la progression du parti de Jean-Marie Le Pen afin
de ralentir  l'essor de la droite
républicaine.

L'élection de 35 députés FN, grâce au scrutin
proportionnel en 1986, a validé ce soupçon. L'argument de Jean-François Copé peut donc être écouté à
droite. Même si l'UMP assure qu'aujourd'hui, les électeurs de
gauche renforcent les rangs du parti de Marine Le Pen, aux municipales, la
présence de candidats FN arbitres des triangulaires du second tour pénalisera
en premier lieu le parti de Jean-François Copé.   

L'appel de Jean-Marc
Ayrault ressemble donc à une provocation du point de vue de l'opposition ?

La situation est plus complexe que cela. Jean-Marc Ayrault en appelle à la "clarté". Parler de la "vieille recette de la République en
danger", c'est considérer que la progression des idées de l'extrême
droite, ou de l'ultra-droite selon certains vocables, serait aujourd'hui purement
anecdotique. Ce que ne pense ni Jean-Marc Ayrault, ni la gauche en
général. En 2002, les socialistes avaient appelé à voter pour
Jacques Chirac au second tour, après l'élimination de leur candidat Lionel
Jospin. Depuis, le PS applique toujours le Front Républicain.

Alors que la droite
est divisée sur la question.

L'UMP prône la règle du ni ni. Ni FN, ni PS. François Fillon s'était distingué en proposant de voter
pour le moins sectaire. Pour l'UDI en revanche, par la voix d'Yves Jégo, le parti
de Jean Louis Borloo s'engage à appliquer le Front Républicain à la virgule
près.

Est-ce que cet appel
du Premier ministre peut avoir des conséquences sur la mobilisation dimanche ?

Il peut mobiliser l'électorat de la gauche, agacer et motiver
celui de l'opposition, et conforter celui du FN. Mais il pose un problème politique incontournable pour
tous les partis de droite comme de gauche. Comment gérer la montée du FN ? qui sur le plan électoral
pénalise la droite. Selon l'étude de notre partenaire Ipsos, 200
triangulaires pourraient être comptabilisées dimanche soir. 

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