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Hollande : en route pour 2017

Une embûche de moins sur la route de François Hollande vers une nouvelle candidature en 2017. Les urnes socialistes ont parlé : 60% des militants ont choisi le rassemblement derrière le chef de l'Etat. Reste à rassembler la gauche. Et là, c'est une autre paire de manches pour François Hollande, qui parle et agit de plus en plus comme un candidat.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Louise Bodet © Radio - France Christophe Abramowitz)

Ce sont plein de petits signes qui rappellent le Hollande d'avant. Les bains de foule et poignées de mains appréciés aux Antilles, les attitudes à la tribune, coude sur le pupitre et doigt levé pour mieux capter l'attention. Ce sont aussi, surtout, les mots du président de la République mardi soir à Carcassonne. Il "se retient" de pleinement réinvestir l'arène politique, il s'auto-cite, évoquant le discours du Bourget, le plus marquant de sa campagne de 2012. Il défend son bilan, rodant ses arguments, teste des formules, comme de futurs slogans de campagne, annonce enfin venu le temps de la "redistribution", réclamée par les déçus de son quinquennat, qu'il espère bien reconquérir.

Même son entourage en convient : le président est en campagne. Un proche conseiller tient les comptes. "Il lui reste 30 départements à cocher d'ici 2017". La route s'annonce longue, et elle ne se résumera pas à un tour de France des territoires, elle passe aussi par le rassemblement de son camp, et de la gauche.

La perspective d’une primaire s’éloigne

Sur ce plan, le président de la République vient de marquer un point décisif. Il y a encore quelques mois, le congrès de Poitiers s'annonçait comme celui de tous les dangers. Les frondeurs frondaient, la cote de popularité de François Hollande n'en finissait pas de s'effondrer et l'opposition attendait avec gourmandise la guerre des roses, saison 2015. Et puis, finalement, grâce à l'habileté conjuguée de Jean-Christophe Cambadelis à la tête du PS et de François Hollande à l'Elysée, les choses se sont tassées.

En spécialiste des jeux d'appareil, le président de la république s'est activé. C'est au mois de mars qu'il a obtenu l'essentiel, à savoir l'engagement de Martine Aubry qu'elle ne déposera pas de motion contre lui. "Après il y avait moins d'enjeu", confie en privé François Hollande mais "plus de volatilité" des voix socialistes, les pro-aubry pouvant se disperser entre plusieurs motions d'où la petite incertitude dans les derniers jours avant le vote. Et finalement cette bonne surprise : un score de la motion loyaliste dépassant les pronostics et un parti rassemblé, bon gré mal gré, derrière le président de la République. Certes, le PS n'est pas en voie de caporalisation. "On connaît le parti, les débats ne vont certainement pas cesser", soupire un proche du chef de l'Etat mais le large score des loyalistes éloigne la perspective d'une primaire et c'est déjà beaucoup. 

Prochaine étape : convaincre les écologistes

Condition nécessaire, mais pas suffisante : il faut maintenant que François Hollande rassemble la gauche, pour faire le vide autour de lui au premier tour en 2017 et éviter les candidatures alternatives. Principal défi : convaincre les écologistes et la plus dangereuse d'entre eux, Cécile Duflot. L'ex-ministre a refusé d'entrer dans le gouvernement Valls et tapé à bras raccourcis sur son ancien patron à l'Elysée. Mais tout peut changer. A l'Elysée, on a lu avec intérêt la tribune parue mercredi dans Libération où celle qui reste la vraie patronne des écolos tacle le "pamphlet" de Jean-Luc Mélenchon sur l’Allemagne, un essai qui vient de paraître intitulé Le Hareng de Bismarck . Un rapprochement était en chantier avec le chef de file du parti de gauche mais l'affaire semble avoir tourné court.

"Cécile Duflot chemine", observe l'entourage présidentiel qui assure que François Hollande n'entend pas précipiter les choses. "Il ne parie pas sur la division des écologistes". Autrement dit "ce sera avec tous les verts ou sans les verts". Le vrai remaniement, politique et non pas technique pour remplacer deux secrétaires d'Etat, ce vrai remaniement, qui verrait des écologistes entrer au gouvernement, n'interviendra pas avant les régionales à la fin de l'année.

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