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L'UMP éparpillée façon puzzle

Cacophonie à l'UMP sur législative partielle dans le Doubs, après l’élimination du candidat de l’UMP, le PS et le FN se retrouvent ce dimanche au 2nd tour… reste à connaître la position de l’UMP : entre front républicain, "ni-ni" et liberté de vote, Nicolas Sarkozy a le plus grand mal à mettre tout le monde d’accord.
Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Anne-Laure Dagnet © Christophe Abramovitch -Radio France)

Si le bureau politique qui se tient ce mardi soir est aussi mouvementé que la réunion des députés UMP ce matin à l’assemblée, ça promet.  Parce que ce mardi matin, ça volait dans tous les sens, les gros mots et les explications de textes. Entre ceux qui appellent au Front républicain, en clair, à voter pour le candidat socialiste Frédéric Barbier arrivé second au premier tour derrière Sophie Montel (FN), ceux qui prônent le bon vieux "ni-ni", Nicolas Sarkozy a tenté une nouvelle formule en inventant le "Non" au Front national tout en prônant la liberté de vote. Un choix qui n'a pas franchement calmé les troupes. Il faut dire que le patron de l'UMP a donné le ton. Il a fait du Sarkozy, ou plutôt du Audiard : "Vous m’emmerdez", voilà ce qu’il a lâché à ses troupes. 

Ce qui ennuie Nicolas Sarkozy, c’est surtout que son principal rival en interne a dégainé dans son dos. Dans la nuit de lundi à mardi, Alain Juppé a expliqué sur son blog, que lui il voterait PS. La numéro 2 de l’UMP Nathalie Koziusko-Morizet en a fait autant. Le député Benoit Apparu, proche d’Alain Juppé est un adepte lui aussi du front républicain. En face de ces adeptes d’un front républicain, il y a les purs et durs, et ils sont majoritaires, eux sont adeptes du "ni-ni". Autrement dit ni Front National, ni Parti socialiste. 67% des sympathisants de l’UMP adhérent à cette position, comme François Fillon, Bruno Lemaire, Laurent Wauquiez ou Patrick Balkany. 

 

 

Le "ni-ni" n'est plus la tasse de thé de Nicolas Sarkozy 

Le "ni-ni" ou le "non-non" à la mode Balkany, ce n’est plus la tasse de thé de Nicolas Sarkozy.  Le président de l’UMP l’a dit ce mardi matin aux députés et il était un peu énervé : "Si le ni-ni avait servi à quelque chose, ça se saurait, j’en ai marre de la bonne conscience des uns et des autres" et l'ancien chef de l'Etat a ajouté :  "Je m’énerve pas , j’explique !!".  Nicolas Sarkozy explique mais il faut rappeler qu'avant, au moment des cantonales de 2011, il était lui aussi adepte du "ni-ni". S'il a changé de position, c'est parce que le FN grignote du terrain. "Nous n'avons pas d'accord avec le Front National et nous n'en aurons pas, c'est la ligne de l'UMP"a expliqué le  lieutenant de Nicolas Sarkozy, Daniel Fasquelle. Et il ajoute : "Nous leur faisons confiance pour faire le meilleur choix". Une consigne claire qui a tardé à venir, 48h de battement entre le 1er tour et le bureau politique. Les  voix discordantes et les ambitieux en ont profité, on a connu Nicolas Sarkozy meilleur stratége…

 

Dans les camp d’en face, ils s’en délectent. Le patron des députés socialistes Bruno Leroux se moque d’un Nicolas Sarkozy qui est passé du " ni-ni au je ne sais pas" et le vice-président du Front national Florian Philippot appuie là ou ça fait mal il pointe l’absence "d’autorité" de Nicolas Sarkozy. 

 

 

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