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Le FN, national populiste, mais pas raciste...

C'est le parti qui tente de plus en plus les milieux populaires, exposées à la crise. Le Front National a-t-il pour autant rompu avec les tentations xenophobes de certains de ses partisans ? Marine Le Pen est l'invité de questions d'infos sur ce soir, avec l'AFP, Le Monde et France Info.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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D'après les
études du FN, les nouveaux électeurs du mouvement de Marine Le Pen, ceux qui
lui font dépasser son socle de 15 %, viennent autant de la droite que de la
gauche. Ce sont des
électeurs qui subissent violemment la crise.

Pour eux, la
retraite chapeau de 21 millions d'euros de Philippe Varin
devrait être
interdite par l'Etat. Ces Français-là
ne vantent pas le libéralisme... et Marine Le Pen non plus :

"L'État a le droit
d'édicter un certain nombre de règles, de limiter les excès, d'éviter les abus.
Je pense qu'il est en ce sens dans son rôle. C'est ni être socialiste, ni être
marxiste que de le dire. Je crois que c'est juste être raisonnable." 

Un repère de
gauche sur l'enjeu social, et un repère souverainiste, sur les questions
monétaires comme l'explique la président du FN : "L'euro a été un obstacle
majeur à l'emploi, un obstacle majeur au pouvoir d'achat, et qu'il est un
problème de compétitivité premier. L'euro est en train de tuer l'économie française.

Marine Le
Pen maintient donc sa volonté de se présenter comme la patronne d'un parti de gouvernement,
prêt à exercer la responsabilité du pouvoir.

Une posture de dédiabolisation du FN remise en cause par le départ d'anciens du parti...

...
qui évoquent un climat raciste dans le mouvement. Le tout dans un contexte général de montée de l'expression raciste en France, visant
notamment la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. Un constat
que rejette Marine Le Pen :

"Oui, oh là là , c'est
extrêmement grave, c'est condamnable. Mais est-ce que c'est grave ? Non,
ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave dans le sens où la démocratie n'est pas
en jeu. Il y a eu deux évènements qui sont condamnables, je le dis très
clairement, mais qui ne révèlent absolument pas une montée de quelque racisme
que ce soit en France. Il faut arrêter cela. Ça, c'est du bidon, ça, c'est de
l'enfumage. "

Marine Le
Pen qui refuse le racisme, et lance une adresse ferme aux militants que cette
posture tenterait : ils n'ont pas leur place au FN. "Je
leur dis : si jamais vous avez ces pensées-là et que vous êtes au Front
national, vous n'avez rien à y faire, vous vous êtes trompés de porte, au
revoir, et sans regret. Sans aucun problème
", assène la présidente du parti.

Marine Le
Pen qui ne veut pas être assimilée au racisme ou à l'extrême droite, y compris
quand, au Parlement européen, elle s'associe
au parti du néerlandais Geert Wilders.

"Monsieur Wilders, il
a été au pouvoir, il a participé au gouvernement avec un gouvernement de
centre
, se justifie-t-elle. Et d'ailleurs, puisque vous ne lisez pas, ni écrivez bien sûr, moi non
plus, le néerlandais, mais vous devriez regarder dans la presse, car le parti
de monsieur Wilders, la presse néerlandaise ne l'appelle jamais le parti
d'extrême droite, il l'appelle national populiste. Vous pourriez peut-être en
tirer...
"

Et quand on lui demande si elle voudrait qu'on appelle le FN national populiste, elle répond du tac-au-tac : **

"Ce serait honnêtement moins pire qu'extrême droite, n'est-ce pas ? Vous
pourriez peut-être vous en inspirer."

Le Front
National, un parti national "populiste " et "patriote ", précise même Marine Le Pen.

►►►Interview de la présidente du Front National à
retrouver en intégralité sur La Chaîne Parlementaire à 20h30, et sur
franceinfo.fr, avec le Monde et l'AFP. 

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