Les Jeux olympiques sont-ils de droite ou de gauche ?

L'édito politique Renaud Dély Du lundi au vendredi à 7h53
Ce débat quasi-philosophique resurgit alors que certains, sur les réseaux sociaux, pointent un embarras (réel ou supposé) de la gauche face aux JO.
Article rédigé par Bérengère Bonte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les Jeux olympiques sont-ils de droite ou de gauche ? (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

La situation est telle qu'un certain nombre d’élus de gauche se sentent obligés de se défendre et de déclarer publiquement leur flamme au sport, face notamment samedi à ce chercheur en sciences politiques de l’university College de Londres, Philippe Marlière convaincu que "la gauche française méprise la compétition capitaliste". Un message vu 1,4 million de fois.

Un sénateur communiste Pierre Ouzoulias pose lui-même la question : "Est-ce que le désintérêt de la gauche pour le sport témoigne d'une déconnexion sociologique ? Peut-être. D'un problème politique ?Oui ! dit-il. Comme l'est notre incapacité à nous approprier la Marseillaise, le drapeau français et la Nation, pourtant légués par la Révolution."

La gauche a-t-elle un problème avec ces jeux ?

Sans doute que les valeurs, le réflexe nationaliste, le culte du héros, de la virilité, sans parler du bilan carbone et social de ces évènements gigantesques ne les réjouissent pas tous. Mais, même l'écologiste Sandrine Rousseau, pas vraiment pro-JO, s'émerveillait il y a quelques jours de se prendre totalement aux Jeux, elle l'ancienne meneuse de basket a même tweeté vendredi : "Elle est ouf cette journée des JO !" La séquence Riner/Manaudou/Marchand avait mis tout le pays en ébullition.

Bernard Thibault, l'ancien leader de la CGT, a aussi raconté pratiquer la pétanque, sans parler de l'eurodéputé et "waterpoliste" Manon Aubry qui réclame sans cesse à France télévisions la retransmission des matches. Faut-il aussi rappeler qui a porté la candidature de ces jeux ? Deux socialistes, l'un était Président, François Hollande, l'autre est toujours maire de Paris, Anne Hidalgo.

D'où vient le trouble ?

Peut-être bien de La France insoumise qui, le jour de la cérémonie d'ouverture, annonce une commission d'enquête populaire sur Paris 2024. Ces Jeux qui, expliquent-ils "exacerbent les travers et les dérives de la politique d’Emmanuel Macron" et "n’ont plus rien à voir avec la cohésion et le plaisir du sport." Le lendemain, Jean-Luc Mélenchon sera également l'un des seuls à gauche à mêler sa voix aux critiques des Marion Maréchal et autres traditionalistes sur la cérémonie, en particulier Marie Antoinette décapitée. Cela n'aura pas empêché de nombreux élus NFP de célébrer médailles, et émotions... ni le député LFI de Toulouse François Piquemal de tanner le maire centriste Jean-Luc Moudenc pour installer une fan zone dans la ville.

Des Jeux de droite ou gauche ?

"Droite, foncièrement" ! aurait tranché Denis Tillinac à qui je laisse donc la conclusion, lui qui s'empressait d'ajouter : sur le Tour de France, la droite soutenait Anquetil le vainqueur. La gauche : Poulidor l'éternel second.

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