Les multiples campagnes des départementales
Il faut évacuer rapidement la première. Je vous en ai parlé lundi soir, pendant trois minutes, dans cette chronique. C’est la campagne dans la campagne. Celle qui concerne François Hollande, Manuel Valls, leurs frondeurs et les écolos. Chaque soir, cette campagne nous donne un joli spectacle de rabibochage. Une belle mise en scène lundi soir par exemple. A Evry, Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS a acceuilli très très chaleureusement la patronne des écolos, Emmanuelle Cosse. Et ils étaient tous derrière le jeune talent, selon les propres mots de Manuel Valls, le président du Conseil général sortant, le frondeur Jérôme Guedj. Vous rajoutez à cela les communistes sur scène. Cette campagne, c’est le début du grand retour de la gauche plurielle. Certes, partout ailleurs, c’est la grande division mais c’est avec ces petites choses que se construit la suite, l’avenir.
Voilà pour la première campagne, de ces départementales. La deuxième campagne, c’est quoi ?
Je suis tenté de dire que c’est la plus noble. Celle qui fait le moins de bruit. C’est la campagne de tous les duos de candidats. Ces tickets homme/femme qui sillonnent leurs nouveaux cantons. C’est la campagne la plus difficile. Celle où il faut convaincre les électeurs un par un, avec des arguments qui ne sont pas toujours les plus vendeurs. Eh oui, je vous rappelle que les futurs conseillers départementaux ne connaissent pas encore tous leurs domaines de compétences. C’est une loi encore à venir qui leur dira. Mais cette campagne est aussi parfois, souvent, la seule force, le seul avantage, des partis implantés.
Il y a les candidats qui sont déjà connus, soit parce qu’ils sont sortants, soit parce qu’ils ont déjà d’autres mandats. La campagne locale, c’est le vrai handicap du Front national. Au-delà des candidats farfelus, ceux qui multiplient les dérapages, très peu des candidats FN ou Rassemblement Bleu Marine sont connus dans leur propre canton. Pour pallier ce déficit, l’appareil du Front national a quand même, dans les départements et les cantons stratégiques, mis le paquet sur l’affichage. Vous pouvez aller dans la Somme ou dans l’Allier, vous ne pouvez pas traverser une commune ou passer sous un pont sans voir une affiche de Marine Le Pen à côté d’une affiche des candidats locaux d’extrême droite.
La troisième campagne est une campagne nationale
Et là, C’est une campagne bien plus traditionnelle. C’est bloc contre bloc. Les stratégies de campagne sont parfaitement lisibles. Il faut dire que certains ont forcé le trait. Manuel Valls qui a volontairement mis le Front national au centre du jeu pour mobiliser l’électorat de gauche. Nicolas Sarkozy qui se montre en chef de parti pour ramasser la mise après. Et enfin, Marine Le Pen, qui elle surjoue les trublions pour installer son idée d’ascension irrésistible jusqu’à la présidentielle. Voilà, vous avez ces trois campagnes pour un seul scrutin.
Laquelle concernera à la fin, le plus les français dans leur quotidien. Ce sont les électeurs qui apporteront la réponse et deux tours ne suffiront pas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.