Nicolas Sarkozy joue au président bis
Jetons un œil à la journée de Nicolas Sarkozy. A midi, il recevait le bâtonnier de Paris. A 14 heures, les notaires. A 15 heures, la Chambre nationale des huissiers. A 16 heures, le Conseil national des barreaux. Demain ce sera au tour des administrateurs judiciaires. Point commun entre toutes ces personnes : des professions réglementés, ces professions concernées par la loi Macron.
Il y a quarante minutes, Nicolas Sarkozy a aussi diffusé un communiqué en réaction à l’odieuse attaque de l’école de Peshawar au Pakistan. Il reprend sa place dans l’actualité, mais pas seulement. Ces deux dernières semaines, quand il constituait son équipe, il a pris soin d’accueillir et de raccompagner ses invités devant l’UMP, comme sur le perron… de l’Elysée. Dernier signe de ces tics présidentiels qui reviennent : dès son élection, il a voulu voir son ancienne homologue, la chancelière allemande. Mais Angela Merkel a senti le traquenard diplomatique et politique, et elle a décliné.
Nouvelle preuve d’un retour laborieux ?
Le retour de Nicolas Sarkozy est effectivement apparu comme laborieux. Pas d’idées nouvelles, sauf celle de la revanche; l’émergence d’une opposition interne, avec Bruno Le Maire; d’anciens ministres ou Premier ministres, comme Alain Juppé, François Fillon ou Xavier Bertrand, décidés à ne pas lui faciliter les choses. Mais malgré tous ces ennuis et ces contrariétés, le temps joue désormais pour l’ancien Président.
En mars, Nicolas Sarkozy empochera un succès électoral. Il pourrait ravir jusqu’à 2 départements sur 3 détenus par la gauche. A la fin de l’année 2015, l’UMP, ou la nouvelle UMP si elle change de nom, pourrait gagner 8 régions sur 13. Seule ombre au tableau : les scores du Front national pourraient faire plus parler d’eux que la victoire de la droite. Entre ces deux scrutins, ces deux claques pour la gauche, Nicolas Sarkozy peut aussi compter sur le déchirement des socialistes lors de leur congrès en juin. Bref pour Nicolas Sarkozy, après un retour en demi-teinte, tout va bien.
L’avenir de Nicolas Sarkozy est donc radieux?
Il peut en tout cas compter sur un électorat UMP solide. C’est l’une des forces de Nicolas Sarkozy et de sa famille politique. Même si le Front national grignote son électorat, il reste une base importante et motivée. Les sondeurs le voient dans leurs études, les législatives partielles le prouvent. L’UMP, malgré ses déboires financiers, reste une grosse machine. L’UMP pourrait d’ailleurs poser moins de soucis qu’on ne le pense à Nicolas Sarkozy.
Il n’est pas sûr qu’Alain Juppé reste sur son petit nuage, qu’il caracole aussi haut dans le cœur des français. Le maire de Bordeaux est très haut, en partie grâce aux sympathisants de gauche totalement déboussolés. Autre difficulté pour celui qui apparaît comme le principal opposant interne à Nicolas Sarkozy : Alain Juppé devra composer avec Bruno Le Maire. Arrivé deuxième à l’élection du parti, Bruno Le Maire va vouloir capitaliser sur son score, et n’a pas du tout l’intention de laisser le champ libre à Alain Juppé. Il renvoie aussi Alain Juppé à son âge, ce qui est excellent pour Nicolas Sarkozy. Bruno Le Maire ferait un excellent adversaire pour une primaire à droite.
Reste un obstacle...
Comme le dit François Hollande - et il est bien placé pour le savoir - : "Ca ne se passe jamais comme prévu". Ici, ce qui n’est pas prévu, ou imprévisible, ce sont les démêlées judiciaires de Nicolas Sarkozy. La justice a son calendrier propre, et n’annonce jamais les surprises qu’elle réserve.
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