Nicolas Sarkozy, l’alchimiste
L’alchimie est compliquée. Derrière Nicolas Sarkozy, les quadras se bousculent. Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez avaient fait le pari de coller aux ambitions de Nicolas Sarkozy. Tout comme François Baroin, mais en prenant un chemin de traverse. L’ancien ministre de Jacques Chirac a choisi de siéger au Sénat, tout en prenant la tête de la puissante association des maires de France. Quand la gauche est au pouvoir, et que les collectivités locales protestent contre le manque du manque considération financière que leur accorde l’Etat, le poste est important. Bruno Le Maire avait tenté un tout autre pari. Plus risqué. L’ancien ministre de l’agriculture s’est posé en challenger de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP.
Il y a gagné une légitimité politique à hauteur de 30% en interne, et le poste stratégique de l’organisation des primaires pour l’un de ses proches, Thierry Solère. Cela fait beaucoup d’ambitions à ménager dès maintenant, sans parler de la présidentielle de 2017.
Nicolas Sarkozy veut se poser en rassembleur.
Il cherche évidemment à fédérer toutes les bonnes volontés derrière son leadership pour la présidentielle. Mais il n’est officiellement « que » président de l’UMP. Jean-Pierre Raffarin se fait un plaisir de le lui rappeler cet après-midi dans un entretien au Monde. Alain Juppé est déjà candidat pour 2017. Entre les deux hommes, pour cette échéance, l’ancien Premier ministre de Jacques ne veut pas choisir, mais il énonce deux grandes différences entre les deux hommes, leur caractère et la ligne politique qu’ils incarnent.
L’un rassemble, l’autre clive
D’après Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé incarne une vraie volonté de rassemblement, ouverte aux centristes. Nicolas Sarkozy porterait une certaine pratique du clivage. Le propos est sibyllin mais limpide, pour Jean-Pierre Raffarin Nicolas Sarkozy prétend rassembler, mais en réalité, il divise. Le vrai rassembleur, qui élargit, c’est Alain Juppé. C’est une forme d’avertissement à Nicolas Sarkozy ? Cela souligne sa principale difficulté. Certes, Nicolas Sarkozy est président de l’UMP, mais un président dont les actes, et pas seulement les paroles, seront passés au crible. La nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet traduit donc cette volonté de rassemblement. Non seulement l’ancienne ministre de l’écologie sera numéro 2, mais elle aura toute liberté de parole, tout en ayant la main sur les secteurs clés de la rénovation et des négociations avec les autres partis et notamment le centre. Elle a déjà pris le contrepied du groupe UMP qui voulait substituer au principe de précaution, le principe d’innovation responsable.
Laurent Wauquiez - au discours de droite très assumé, celui qui est reproché par les centristes à Nicolas Sarkozy - sera numéro 3. Une nomination pas encore officiellement annoncée, pour bien marquer le promotion de NKM. Il devrait s’occuper des fédérations, des élections et des adhérents, des secteurs tout aussi stratégiques. En distribuant ces postes, Nicolas Sarkozy fait plaisir à toutes les composantes de la droite. Comme s’il avait décidé de s’obliger à brider son tempérament clivant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.