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Nouveau souffle autour de François Hollande

Trois conseillers de François Hollande quittent son cabinet à l’Élysée. Dont l’un des deux secrétaires généraux adjoints, Emmanuel Macron, son conseiller économique.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce genre de mouvement fascine toujours beaucoup plus en coulisse, que sur la scène de la politique réelle. Les journalistes sont friands des confidences de ces conseillers de l’ombre, dont la réputation et l’influence supposées grossissent au rythme des portraits vantant leurs mérites. Le parcours d’Emmanuel Macron se prêtait à l’exercice. Cet énarque de 36 ans aujourd'hui, jeune et brillant, avait choisi de quitter la banque Rothschild pour gagner dix fois moins à l’Élysée. Il était chargé d’aider le président de la République à mettre en place une nouvelle stratégie socialiste de l’offre.

Mission accomplie avec les pactes de compétitivité et de responsabilité. Il part avec le "sentiment du devoir accompli", estime un autre membre du cabinet. Mais c’est justement cette vision qui alimentait une mauvaise image de l’Élysée auprès de certains socialistes. Ils lui reprochaient une influence trop importante auprès de François Hollande, qu’il aurait éloigné de sa gauche. Quand le chef déplaît, il est plus facile d’accuser son conseiller. Le président a été élu, son conseiller n’a été que nommé. Quand François Hollande s’oriente vers une politique que la gauche du PS conteste, il était plus confortable d’en rendre Emmanuel Macron responsable.

Trois hommes quittent l’Élysée, trois femmes y arrivent

Mais les critiques ne cesseront pas forcément après son départ. Certains députés socialistes sont bien décidés à imprimer leur marque sur la prochaine loi de Finances. Au risque de heurter directement la stratégie présidentielle. Car le cabinet devrait se tenir encore plus dans l’ombre qu’auparavant, et François Hollande maintenir sa ligne. Emmanuel Macron sera remplacé par Laurence Boone, une quadra polytechnicienne, économiste, chercheuse, qui a fait une partie de sa carrière aux Etats-Unis.

Son profil permet à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général, de tenir les affaires économiques au plus près du chef de l’Etat. Les deux hommes se sont connus à l’ENA, leur complicité personnelle et politique a été largement éprouvée. Il y a deux autres changements au cabinet, Audrey Azoulay pour les questions de culture, et Nathalie Iannetta pour le jeunesse et les sports. L’une et l’autre ont la réputation de bien connaître leur terrain respectif. Ce qui est mis en avant également à l’Élysée, c’est que ce sont des femmes. Trois hommes quittent l’Élysée, trois femmes y arrivent. L’effet d’annonce est toujours bon à prendre.

Mais au bout de deux années à l’Élysée, après le changement de secrétaire général, la refonte du service de presse et de la communication, ces modifications traduisent surtout une volonté de corriger le fonctionnement de l’Élysée. De l’aveu d’un conseiller du président de la République, il s’agit d’un travail "harassant", sept jours sur sept, et le remplacement de certains collaborateurs est tout à fait "naturel". Comme il est naturel de reprendre son souffle à mi-course, après avoir trébuché sur les municipales et les européennes.

 

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