Politique : la rentrée en perspective, avec une majorité déboussolée
Décidément le climat n’épargne personne. Emmanuel Macron a dû annuler sa sortie à Bormes-les-Mimosas, mercredi 17 août, en raison de la vigilance orages. Sa majorité prépare la rentrée.
Vous savez ce qu’on dit : "Un seul être vous manque..." Pardon ! Deux seuls êtres vous manquent et tout est dépeuplé. Depuis que Richard Ferrand et Christophe Castaner ont été balayés aux législatives, la donne a changé. L’ancien président de l’Assemblée nationale et l’ex-patron du groupe LREM étaient les garde-fous du pouvoir, ceux avec qui le locataire de l’Élysée communiquait en prise directe et à flux constant. C’était avant et c’était facile : Emmanuel Macron décidait, la majorité absolue exécutait, et les lois étaient votées.
Certes, il y a eu des crises retentissantes : l’affaire Benalla, les "Gilets jaunes", la crise Covid et la guerre en Ukraine venue briser l’élan de la relance. Mais cette bonne vieille Ve République a résisté, sans chavirer. Et la boutique des Marcheurs, un peu trop vaste, un peu trop vide, aura été quand même tenue.
Changement d’époque
Deux femmes sont désormais aux commandes à l’Assemblée : Yaël Braun-Pivet au "perchoir" et Aurore Bergé à la tête des députés. "C’est un progrès. Il ne faut plus vivre au passé", confie un responsable macroniste de la première heure. Pour lui, "le président à l’Élysée doit se réinventer, et les députés de la majorité relative doivent apprendre une nouvelle façon de travailler."
Concrètement, les députés macronistes doivent assurer à chaque instant. C’en est presque physique, vous expliquent certains parlementaires : "Quand vous arrivez en séance à 9h, vous devez intégrer que cela peut se finir le jour d’après, à 4h du matin. La pression est omniprésente."
Les députés de la Nupes d’un côté et ceux du RN de l’autre prennent la majorité en tenaille, discutant pied à pied chaque amendement. Les Insoumis, passés de 17 à 75 représentants, disposent de troupes fraîches pour tenir la position. Ce n’est plus la même histoire qu’avant !
Les députés de la majorité réclament du temps
Du temps afin de mieux préparer les textes de loi. Il n’y aura pas de session extraordinaire à la rentrée, finie l’époque des votes à l’enfilade. Mais des débats en amont, comme pour la future loi immigration. Les articles seront mieux préparés, quinze ou vingt par texte, au maximum, pour s’éviter l’enfer dans l’hémicycle.
La majorité a de quoi se sentir déboussolée : les temps changent, le président ne se représentera pas. Les ambitieux sortent du bois. Les pages sont déjà en train de se tourner...
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