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Présidentielle 2022 : pour gagner, Marine Le Pen doit (aussi) récupérer des voix d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon

Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, l’affiche du second tour est donc la même qu’il y a cinq ans, mais l’issue de ce duel s’avère plus indécise.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle, Marine Le Pen, à l'issue de sa déclaration le 10 avril 2022 (THOMAS SAMSON / AFP)

En 2017, il n’y avait pas eu de match. Le chef de l’État avait écrasé Marine Le Pen avec plus de 66 % des voix contre 33%. Cette fois-ci, le résultat promet d’être plus serré. L’extrême droite est au plus haut. Avec 23 % des suffrages, Marine Le Pen progresse d’un point et demi. Et elle dispose de réserves de voix plus conséquentes qu’il y a cinq ans. À l’époque, seul Nicolas Dupont-Aignan, qui avait obtenu un peu moins de 5 %, avait appelé à voter pour elle.

Cette année, en plus du candidat de Debout la France et ses 2 %, la candidate d’extrême droite peut compter sur le renfort d’Éric Zemmour, qui n’a obtenu que 7% des suffrages, et qui l’a aussitôt ralliée. Il est par ailleurs peu probable que Marine Le Pen se crashe de nouveau lors du débat télévisé d’entre deux tours, comme en 2017.

Que feront les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?

Le chef de file des Insoumis, 22 % des voix, n’appelle pas à voter pour Emmanuel Macron. Toutefois, dimanche soir, il a été beaucoup clair et beaucoup plus rapide qu’il y a cinq ans pour répéter : "Pas une seule voix pour Madame Le Pen !" Or, pour gagner, Marine Le Pen a besoin des voix des électeurs insoumis ou, à défaut, d’une abstention massive dans leurs rangs.

Au premier tour, pour endormir ses opposants, elle a dépolitisé sa campagne le plus possible en ne parlant que du pouvoir d’achat et en mettant en scène son amour des chats. Son problème, c’est que désormais, son projet va être enfin au centre des débats. Notamment sur l’immigration, avec la suppression du droit du sol, la préférence nationale qui vise à réserver emplois, logements et aides sociales aux Français, ou encore l’interdiction du port du voile dans l’espace public, autant de mesures qui sont aux antipodes du programme de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis.

Le réflexe du "front républicain" va-t-il réapparaître ?

Sans doute. On l’a vu dimanche soir avec les appels successifs d’Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Yannick Jadot ou encore Fabien Roussel à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Ce front républicain tant décrié a jusqu’ici toujours fonctionné, on l’a encore vu aux élections régionales l’an dernier. L’extrême droite est aux portes du pouvoir, certes. Elle aura quand même du mal à s’en emparer, cette fois encore.

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