PS au bord de la crise de valeurs...
Ce sont des
images qui avaient choqué les socialistes, sous la présidence de Nicolas Sarkozy :
les expulsions de familles entières dont des écoliers, des enfants arrêtés à la sortie de l'école. L'annonce de
l'expulsion de cette collégienne, obligée de descendre de son bus scolaire, a rappelée
l'indignation qui avait prévalu, au PS. Dans les
media ce matin, les élus socialistes ont donc aussitôt clamé leur colère. Une
exaspération nourrie de la polémique lancée par Manuel Valls avec ses propos
sur les familles Roms non intégrables. Comme si
Léonarda offrait à des socialistes mal à l'aise avec la politique de leur gouvernement
l'occasion de justifier leur embarras sur les questions d'immigration.
Mais pas vis-à-vis de Manuel Valls...
Le PS sait
bien qu'en tapant sur le ministre de l'intérieur, c'est sur lui-même qu'il
tape. Donc, il
évite. Ce qui ne l'empêche
pas de bondir en fustigeant la méthode, mais sans désigner un responsable. Les ministres
eux, sont plus prudents. Ils veulent attendre les résultats de l'enquête
administrative annoncée par Jean-Marc Ayrault. Ségolène
Royal va plus loin, en appelant au calme et en défendant le principe du respect
de la loi.
Mais deux lignes s'opposent quand même au Parti
Socialiste.
Il y a ceux
qui assument une politique d'immigration qui passe par des expulsions, y
compris de familles avec enfants. C'est la politique du gouvernement, qui prône
la fermeté et l'humanité dans la méthode. Et ceux, pour
lesquels les enfants scolarisés ne doivent pas être expulsés. Une divergence
qui couvait jusque-là, et qui est désormais sur la place publique. Le débat se
pose en terme de valeurs. Pour les
uns, l'accueil des enfants relève des valeurs de gauche, les autres mettent en
avant le respect de la loi.
Un débat qui ne devrait pas rester sans
conséquences au PS.
Il pourrait
marquer un tournant. Il date de
Michel Rocard : " La France ne peut pas accueillir toute la misère du
monde " avait estimé le Premier ministre en 1989. L'enjeu était
posé i y a 24 ans déja mais depuis, le Parti socialiste n'a jamais su ni débattre de ce sujet, et encore moins le trancher. Devenu président
de la République, l'ancien premier secrétaire François Hollande le tranche à sa
façon, en appliquant l'évolution qu'il juge nécessaire. Mais il se
heurte à ses propres élus. Cela vaut aujourd'hui
pour l'immigration. Cela pourrait
valoir pour d'autres sujets, Tous les sujets que le PS, et la gauche, ont mis
sous le tapis depuis des années.
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