Édito

Réforme des retraites : le Sénat à la manœuvre, mais sans garantie de réussite pour l'exécutif

Le message est clair. Ça n’est pas chez les sénateurs qu’on va trouver de l’obstruction. Évidemment, mardi 28 février, le texte approuvé en commission n’est pas exactement celui du gouvernement. Plusieurs amendements ont déjà été retenus. On y trouve notamment des dispositions en faveur des mères de famille et de l’emploi des seniors. Clairement, la droite est à la manœuvre.

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Pour prendre une image : le gouvernement vient de s’installer dans une voiture avec chauffeur. Au volant, la droite sénatoriale qui semble lui dire "Détendez-vous, on s’occupe de tout". Car, dans les prochains jours, la droite et les centristes, majoritaires au Sénat vont donner le tempo. Ce projet de loi ressemble beaucoup aux textes que les sénateurs ont eux-mêmes tenté de faire passer ses dernières années donc peu de chance qu’ils se déjugent. Comme le confiait récemment un sénateur, "ça fait quatre ans qu’on attend ça". 

D'une certaine manière, le gouvernement n’a plus la main même si la réalité est évidemment plus complexe. Tout se joue en coulisses entre Macron, Larcher, Borne et Retailleau. Ce sont des tractations discrètes, ponctuées de coups de pression par presse interposée. 

Le gouvernement ne négocie pas avec les syndicats. Il négocie avec la droite.

Une chose est sûre, en ce moment, le gouvernement ne négocie pas avec les syndicats. Il ne négocie qu’avec la droite. Et comme la droite a la main sur le Sénat, ça donnerait presque l’impression que plus rien ne peut arrêter cette réforme des retraites. C’est une mauvaise impression.  

Il faut garder en tête qu’après le Sénat et le passage en Commission Mixte Paritaire, le texte des retraites reviendra forcément devant l’Assemblée pour un vote solennel. Et sans assommer tout le monde de scénarios politiques, il y a un risque que ça coince. Que le texte ne soit pas voté. Que le gouvernement doive dégainer un 49-3, ou des ordonnances.

Cela veut dire que la réforme serait adoptée sans vote. D’un point politique, ça serait totalement ravageur. D’un point de vue institutionnel, ce serait pire. D’un point de vue de la rue, c’est un bras de fer assuré. Donc oui, le Sénat est à la manœuvre sur la réforme des retraites, mais l’histoire est loin d’être terminée.