RĂ©gionales : l'autre problĂšme de Marine Le Pen
Sa dĂ©cision Ă©tait annoncĂ©e pour ce matin, Ă l'occasion d'un bureau politique chargĂ© d'investir les tĂȘtes de liste aux Ă©lections rĂ©gionales. Finalement ce sera... pour plus tard. La prĂ©sidente du FN s'en est expliquĂ©e hier au "Grand rendez-vous" Europe1 / Le Monde / iTELE : "C'est un choix difficile que je prendrai en ayant pesĂ© tous les Ă©lĂ©ments ". Autrement dit, elle ne s'est pas encore dĂ©cidĂ©e, et ne se fixe aucune Ă©chĂ©ance.
Rien Ă voir, bien sĂ»r, avec la peur de perdre : "Je n'ai peur de rien , dit-elle, et surtout pas de perdre dans cette rĂ©gion oĂč les Ă©lecteurs en ont soupĂ© des socialistes !" La raison officielle de son hĂ©sitation rĂ©side dans un problĂšme de calendrier. Selon elle, "diriger cette rĂ©gion fusionnĂ©e " va "nĂ©cessiter un investissement absolument total ", d'autant que "des dĂ©cennies de gestion socialiste ont effondrĂ© cette rĂ©gion ". Difficile, autrement dit, d'ĂȘtre prĂ©sidente du Nord - Pas-de-Calais - Picardie tout en visant l'ElysĂ©e.
Ojectif numéro 1 : l'Elysée
Or la prĂ©sidentielle reste son objectif numĂ©ro 1, et c'est sur cette Ă©chĂ©ance-lĂ qu'elle pourrait choisir de concentrer ses forces. D'autant qu'en cas de dĂ©faite dans le Nord en dĂ©cembre, il sera difficile de repartir Ă la bataille avec une confiance intacte.. surtout si, plus au sud, une autre le Pen s'en sort mieux. Car en Provence-Alpes-CĂŽte-d'Azur, c'est Marion MarĂ©chal Le Pen qui va briguer la tĂȘte du conseil rĂ©gional, avec de sĂ©rieux espoirs de victoire, un peu plus d'ailleurs que dans le Nord-Pas-de-Calais - Picardie. En d'autres termes, si la niĂšce gagne, et que la tante perd, la premiĂšre pourrait sĂ©rieusement faire de l'ombre Ă la seconde, comme en 2012, rappelez-vous. Cette annĂ©e-lĂ , Marine le Pen se prĂ©sentait, et Ă©chouait, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, tandis que sa niĂšce se prĂ©sentait, et gagnait, dans le Vaucluse.
Il n'y a donc pas de bon choix pour Marine Le Pen : y aller, c'est risquer de perdre, à moins de 18 mois de la prĂ©sidentielle et risquer du mĂȘme coup de se fragiliser en interne. Ne pas y aller, c'est renoncer dans une rĂ©gion gagnable, pas facile Ă dĂ©fendre auprĂšs des militants et des sympathisants.
Jean-Marie Le Pen, patriarche omniprésent
Et cette épine-là , c'est encore un cadeau du patriarche : Jean-marie Le Pen a abandonné la candidature en PACA au profit de sa petite fille. Jean-Marie Le Pen, acculé à l'abandon mais qui en a profité pour adouber Marion. Un patriarche omniprésent dans le paysage. Dans son manteau rouge vif, on n'a vu que lui sur la scÚne installée devant la statut de Jeanne d'Arc vendredi dernier et les images de sa quasi conférence de presse improvisée dans sa voiture tout à l'heure à la sortie du bureau exécutif tourne en boucle sur les chaßnes d'info.
Jean-Marie le Pen, qui souffle le chauf et le froid, se disant "désavoué" et séchant la réunion de ce soir tout en assurant qu'il "continuera bien sûr" à soutenir Marine Le Pen, en "bon militant" qu'il est. Une chose est sûre, il n'y a, là encore, aucune bonne option pour Marine Le Pen : quelle que soit la décision du bureau exécutif ce soir, "On ne peut museler Jean-Marie Le Pen, ni dedans, ni dehors " comme l'observait ce matin Louis Aliot, vice président du FN, et gendre du patriarche.
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