Une majorité schizophrène
Les
ministres avaient pourtant donné la grille de lecture de ce report. Mais cela n'a
pas suffi à apaiser les députés. La porte-parole
du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, plutôt réputée pour ses prises de
positions progressistes, l'affirmait ce matin, le projet n'est pas prêt. Arnaud
Montebourg, chargé du redressement productif, précisait les intentions du gouvernement :
l'essentiel de l'essentiel c'est l'emploi. Les divisions
qui affaiblissent cet objectif ne sont pas de mise.
Et pourtant les socialistes contestent ce
raisonnement.
Les cris de
victoire des partisans de " la manif pour tous " leur hérissent le
poil. Ils n'admettent
pas de devoir s'incliner devant la mobilisation de ceux qui contestent la loi
votée et la légitimité de la majorité à poursuivre les réformes de société qu'elle
a annoncées. C'est ce qui
produit l'amertume clairement exprimée aujourd'hui. En réaction,
pour ne pas se soumettre à leurs opposants, les députés socialistes annoncent
des propositions de loi, rédigées par les parlementaires donc, pour concrétiser certaines intentions prévues par
le texte sur la famille. Sur les
droits des beaux-parents notamment.
Ils ne prétendent pas revenir sur la PMA
cependant.
Non, cela c'est
exclu. Même si
certains estiment, et le disent, que la procréation médicalement assistée
demeure un objectif pour eux. C'est le cas
notamment d'Anne Hidalgo, la candidate du PS à Paris. Une position
qui révèle la double casquette des socialistes en cette période électorale.
D'un côté,
ils comprennent bien que le gouvernement cherche à priver d'oxygène les " anti-
mariage pour tous ", tentés de rebondir à l'occasion de la loi sur la
famille. Mais de l'autre,
ils tiennent à défendre leur identité aux yeux de leur électorat, parfois perplexe
sur les concessions économiques contenues
dans le pacte de responsabilité.
En donnant à
entendre leur petite musique, les députés de la majorité s'arriment à des
enjeux locaux. Mais se faisant,
ils donnent des arguments à l'opposition pour nationaliser le scrutin
municipal.
Entre les
deux, le plus mal à l'aise est l'exécutif, pris en sandwich.
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