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Valls et Hollande jouent l’optimisme

Manuel Valls et François Hollande multiplient les visites de terrain et les contacts avec les élus et les citoyens. Le couple exécutif est clairement en campagne.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Apéros et dîners avec des parlementaires, rendez-vous avec Monsieur et Madame Tout-le-monde dans le bureau du président, visites de terrain tous azimuts : chacun dans son couloir, Manuel Valls et François Hollande se démènent. Le chef de l'Etat enchaîne les déplacements surprise, sans presse, comme à Chambord à la mi-journée. Etape surprise aussi de Manuel Valls ce matin à Josselin, en Bretagne, auprès des salariés des abattoirs Gad. En chef d'un pack gouvernemental, il ne sort plus sans deux ou trois ministres. Et en profite pour récupérer les bourdes de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui avait maladroitement qualifié d'illettrées les salariés de la filière agro-industrielle bretonne.

 

Pourquoi cette suractivité?  "On ne gagne jamais une élection en ne faisant pas campagne" , dit en privé le président. Deux élections se profilent: départementales en mars, régionales en décembre. Elles s'annoncent catastrophiques pour le PS, et cette fois, le couple exécutif a décidé de prendre le taureau par les cornes. Pas question de traiter ces élections comme des enjeux purement locaux, en effaçant de la campagne toute considération nationale. C'est ce choix-là qui avait été fait pour les dernières élections - les municipales de mars dernier - avec le succès que l'on sait, ils ne veulent pas refaire la même erreur. L'élection se jouera pour ou contre le gouvernement, reconnaît en privé Manuel Valls, il faut donc redorer le blason de l'exécutif et adopter un discours résolument positif.

 

A la recherche d'une nouvelle dynamique

La courbe de popularité de François Hollande et Manuel Valls frémit légèrement. Deux sondages récents font état d'un gain de 5 points pour le chef de l'Etat. Son score le plus élevé, ou plutôt le moins bas, depuis la déroute de la gauche aux municipales de mars dernier. Manuel valls grappille lui aussi 2 points. Rien de folichon, mais ils y croient. "L'espoir revient" s'est exclamé ce matin Manuel Valls. Il parlait du cochon breton, mais le message vaut aussi nationalement. Pendant qu'à l'Elysée on surjoue l'optimisme. Les articles de presse ont fleuri ces dernières semaines. Autant de portraits d'un président qui retrouve le moral, espère un mieux sur le front économique, et pense même peut-être à se représenter en 2017.

Et ce sont d'abord les électeurs de gauche qu'il faut reconquérir. Les signaux sont multiples. Manuel valls assure placer « l'égalité républicaine » au cœur de son action. François Hollande revient sur le terrain des valeurs, à l'occasion d'un discours sur l'immigration ou en lançant une politique d'aide aux quartiers défavorisés. Moins d'économie, plus de sociétal: l'exécutif veut marquer une nouvelle étape.

Nuages à l'horizon

A nouvelle séquence, nouvelles têtes. A directrice de cabinet de François Hollande, son amie intime de la promotion Voltaire à l’ENA, Sylvie Hubac, quitte l'Elysée pour réintégrer le conseil d'Etat, son corps d'origine. C'était la dernière représentante du cabinet initial du président. Ce changement de casting était attendu, "c'est le cycle normal de la vie d'un cabinet" assure l'Elysée. Pas de crise, donc, mais un renouvellement qui parfait le tableau d'un exécutif en plein renouveau.

 

Sauf que les nuages pointent à l'horizon. Principal problème : le rassemblement de la gauche, alors que la loi Macron divise, et qu'après elle la « loi Travail » préparée par François Rebsamen risque de faire grincer des dents au parti socialiste. Les relations avec les écologistes sont par ailleurs exécrables. Dernier épisode en date, le soutien réaffirmé de Manuel Valls à la construction de l'aéroport de Notre-Dame des Landes près de Nantes, un projet qui empoisonne les relations avec les écolos depuis le début du quinquennat. Autant de grains de sable qui perturbent la préparation des prochaines échéances électorales. Et le beau plan communication qui nous est servi depuis quelques jours.

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