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L'empire des séries. L'histoire des polars : "New York Police Blues", la révolution Steve Bochco

Chaque jour cet été, Laurent Valière nous plonge dans l'histoire des meilleures séries. Cette semaine, on revisite les séries policières. Tout change dans les années 80 et 90 avec le prolifique Steve Bochco. Ses deux séries "Hill Street Blues" puis "New York Police Blues" montrent des policiers terriblement humains.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Andy Sipowicz, interprété par Dennis Franz dans la série "New York Police Blues". (American Broadcasting Company (ABC))

Ça se passe dans un commissariat du 15e district de New York. Andy Sipowicz est un détective au bord du gouffre : ancien vétéran du vietnam, il est alcoolique, violent et raciste. Il forme dans la première saison un duo avec David Caruso alias John Kelly sur les affaires quotidiennes du commissariat. Chauve, enrobé, moustachu, il devient la vedette de la série dès la deuxième saison et prend même le pas sur les enquêtes.

New York Police blues annonce les grandes séries réalistes. Elle est imaginée en 1993 par l’un des papes des séries, Steve Bochco, le créateur de la Loi de Los Angeles. Il avait débuté en écrivant les premiers scénarios de Columbo pour Steven Spielberg.

Hill Street Blues racontait le quotidien d'un commissariat

Avant New York Police Blues, il avait déjà révolutionné le genre avec Hill Street Blues, série méconnue en France qui racontait le quotidien d’un commissariat. Un mélange de soap opera et de serie feuilletonnesque : contrairement à Columbo, un cas n’était pas forcément résolu à la fin de l’épisode, plusieurs affaires pouvaient courir en meme temps, il y avait encore plus de protagonistes que dans Dallas et c’était filmé caméra à l’épaule, parfois mal éclairé comme dans les films de William Friedkin. Audacieux pour la télé. Un série qui s’ouvrait inlassablement par le briefing matinal au commissariat.

Dans New York Police Blues, Steve Bochco reprend la même idée. Mais en plus des affaires criminelles, la série montre le chemin de croix de l’enquêteur, qui au fil des épisodes s’adoucira en traversant des épreuves personnelles. Réaliste, la série montre aussi les méthodes marginales et peu conventionnelles de la police.

Le réalisme se trouve aussi dans les dialogues : plus question de transformer le vocabulaire fleurie des policiers pour ne pas choquer le grand public de la chaîne ABC. Et le producteur Steve Bochco se bat centimètre par centimètre pour faire apparaître des bouts de peau lors de scènes dénudées qui font scandale sur une chaîne. Il distille désormais dans les séries une critique sociale. 12 saisons à partir de 1993. Après, pourront naîre dans la meme veine Urgence et Les Sopranos.

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