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L'empire des séries. Le terrible patriarche de "Succession", une série glaçante

Après Dallas, voici "Succession" : plongée chez les milliardaires d'aujourd'hui, sous la houlette du patriarche Roy Legan à la tête d'un empire du divertissement. Quand il s'agit de se trouver un successeur dans sa famille, on retourne chez Shakespeare et les couteaux sont tirés. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Brian Coxest Logan Roy milliardaire et tyrannique père de famille qui se cherche un successeur. (HBO)

Il y avait Dallas et les problèmes des rois du pétrole. Le clan Ewing, la mère, le père et les frères, qui se tiraient littéralement dessus pour avoir le pouvoir, au milieu de belles filles un peu trop portées sur l’alcool. C’était dans les années 80. Il y avait eu ensuite Dynastie. Voici maintenant Succession. En 2020, on parle des ultra-riches dans le monde des médias, à New York.

Inspiré par la vie de Ruppert Murdoch

Cette fois, on jongle avec les milliards et les OPA . Prenez Ruppert Murdoch, le patron de Fox News, son empire et sa dynastie. C’est le modèle du milliardaire Logan Roy, héros de cette série Succession, dont deux saisons sont disponibles sur OCS. Il a créé d’une main de fer son empire de divertissement. Seulement, à maintenant 80 ans, l’âge de la retraite a peut-être sonné, et le patriarche hésite à choisir un successeur. On n’est plus très loin de Shakespeare et de son Roi Lear. Les couteaux sont tirés dans la famille.

Les prétendants sont nombreux, quatre enfants, bien sûr tous un peu tordus. Roman, le clown incompétent, Kendall, le traître un peu drogué sur les bords, Connor, qui préfère en fait se présenter à la présidentielle, et Shiv, la seule fille... 

Michael Haneke, Robert Altman et William Shakespeare

Succession est écrite par le britannique Jesse Armstrong. La force de la série tient dans la peinture des rapports humains dans ce monde d’ultra-riches où caviar et champagne coulent à flot. Les personnages cyniques rappellent les meilleurs films de Robert Altman, ou même de Michael Haneke, dans leur cruauté. Les jurons sexuels fusent à chaque réplique.

On se laisse entraîner dans ces histoires de fusions-acquisitions à coups de milliards de dollars, ces tentatives politiques d’éteindre un scandale d’harcèlement sexuel, et ces fermetures brutales de sociétés où on vire 450 employés en une minute. Un monde âpre, tenu de main de maître par l’acteur britannique Brian Cox, dans le rôle du patriarche tyrannique, parano, rancunier et sans pitié. La violence en col blanc, une série glaçante.

La deuxième saison de Succession est disponible en entier désormais sur OCS.

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