L'empire des séries. Les bad boys dans les séries : Tony Soprano, dans "Les Soprano"

S’il y a une série qui a marqué les vingt dernières années, c’est Les Soprano. Pour la première fois, le héros avait tout pour déplaire : Tony Soprano , cruel chef de la mafia dans le New Jersey, infidèle, ouvertement raciste, qui tue ou fait tuer sans sourciller. Et pourtant, le personnage est attachant, bon vivant, amateur de nourriture italienne. Et pour cause, dans le fauteuil de sa psy, Tony Soprano redevient un enfant et trépigne de colère.

Un parrain chez le psy, c’est le pitch épatant de cette série violente, Les Soprano, dont toutes les saisons sont disponibles sur OCS : le héros a une adversaire pire que tous les truands réunis : sa mère. Sujet à des crises d'angoisse, il tente la psychanalyse et même le Prozac. C’est la collision entre ce qu’il dit chez le psy et la réalité du boss qui d’abord fascine. Ce n’était pas la première fois qu’un parrain atterrissait sur un divan : avant Tony, il y avait eu Robert de Niro dans Mafia Blues.

Les scénaristes au pouvoir

La série Les Soprano est l’idée de David Chase. Une histoire d’abord autobiographique : lui aussi est italo-américain, a grandi dans le New Jersey. Il s’inspire de sa propre psy et de sa propre mère, castratrice et envahissante. Il ajoute le genre qu’il aime : les films de gangsters. Il emprunte 27 acteurs aux Affranchis de Martin Scorcese, dont Lorraine Bracco, l’actrice qui incarnera la psy. Et il place toute cette famille sous la férule de l’épatant et regretté acteur rondouillard James Gandolfini. Les Soprano sera le berceau du renouveau du genre avec des scénaristes qui créeront leur propre série comme Matthew Weiner, l’auteur de Mad Men. La série est célébrée au Musée d’art moderne de New York ouvre la voie à d’autres bad boys.

"Les Soprano", série en six saisons, 86 épisodes, 1999-2007. Disponible sur OCS.