À seulement 10 ans, la Britannique Skye Neville se bat contre les jouets en plastique dans les magazines
En quelques semaines, elle a récolté des dizaines de milliers de signatures, obtenu le dépôt d’une motion à la chambre des Communes et même le retrait des magazines pour enfants contenant des cadeaux en plastiques dans l’une des plus grosses chaines de supermarchés d’Angleterre.
Elle s’appelle Skye Neville, elle n’a que 10 ans mais une conscience écologique déjà bien rodée. Elle est née en 2011 dans un petit village du Pays de Galles, Fairbourne, au bord de la mer, et depuis toute petite, elle ramasse les déchets qu’elle trouve au gré de ses ballades sur la plage. Au début, c’était un jeu, et puis, les années allant, c’est devenu une mission, motivée par une incompréhension : le fait que malgré ses petites collectes, il y a toujours des déchets.
À l’école, elle apprend le recyclage. À la télé, à la radio, partout, on lui parle d’environnement, de réchauffement, de pollution. Thème qui figure aussi dans les magazines pour enfant auxquels elle est abonnée : The Week Junior, Eco Kids Planet ou encore Horrible Histories, son préféré, sauf… pour les jouets en plastique qui sont emballés avec. "Ces cadeaux sont complétement inutiles, explique-t-elle au Guardian. Par exemple, j’ai eu une langue en caoutchouc, quel intérêt ? Ou encore un stylo en forme de squelette avec lequel on ne pouvait même pas écrire."
Des milliards de tonnes de déchets plastiques
De déchets en déchets, l’humanité a produit 8,3 milliards de tonnes d’ordures plastiques depuis 1950, d’après une étude publiée dans Science Advance. Alors, plutôt que de boycotter ses magazines préférés, elle a choisi de les interpeller, directement, avec une première lettre. Réponse de l’éditeur : "Nous travaillons déjà à la durabilité de nos jouets qui sont d’ailleurs utilisable plus d’une fois." Déçue, Skye a décidé d’aller plus loin et de lancer une pétition en ligne : pour l’interdiction des jouets en plastique dans les magazines. Succès immédiat, des dizaines de milliers signatures, des reportages dans les journaux locaux, puis un portrait sur la BBC, des associations la soutiennent, et une députée dépose même une motion à la Chambre des Communes.
C’est quand même une honte qu’on soit obligés de dire aux éditeurs ce qu’ils doivent faire pour préserver l’environnement. Ce serait bien qu’ils prennent ça au sérieux sans qu’une enfant de 10 ans comme moi les interpelle
Skye Neville, initiatrice d'une pétition anti-plastique"The Guardian"
Ces derniers jours, l’une des plus grandes chaînes de supermarchés du Royaume-Uni, Waitrose, a annoncé qu’elle renonçait à mettre en rayon les magazines accompagnés de cadeaux en plastique. "C’est bien, juge Skye, mais c’est quand même une honte qu’on soit obligé de dire aux éditeurs ce qu’ils doivent faire pour préserver l’environnement. Ce serait bien qu’ils prennent ça au sérieux sans qu’une enfant de 10 ans comme moi les interpelle." De quoi faire siffler les oreilles des acteurs économiques. Pour le reste, alors que nous célébrons aujourd’hui la 51e journée de la Terre, l’histoire de Skye Neville démontre qu’il n’est jamais trop tôt pour s’intéresser à ce que nous faisons de notre maison, la Terre, et pour agir.
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