Cet article date de plus de quatre ans.

Anita Iacovelli, 12 ans, veut faire rouvrir les collèges en Italie fermés à cause du Covid-19

Depuis le 6 novembre, au lendemain de l’entrée en vigueur du reconfinement dans sa région du Piémont, Anita Iacovelli s’installe tous les matins devant son collège, avec une affiche : "Aller à l’école est un droit". Initiative qui fait des émules dans toute l’Italie.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Anita Lacovelli (à gauche) refuse le reconfinement et s'est installée devant son collège à Turin (Italie). (MIGUEL MEDINA / AFP)

En Italie, contrairement à la France, le reconfinement en vigueur depuis début novembre implique, selon les régions, des fermetures d’établissements scolaires. C’est le cas dans le Piémont, à Turin, où est scolarisée Anita Lacovelli, 12 ans, une collégienne qui refuse de rester chez elle. "Lors du premier confinement, explique-t-elle, quand on a appris que les écoles fermaient, on était content parce qu’on n'avait pas mal de contrôles à venir, ça nous arrangeait bien qu’ils soient supprimés… mais il a fallu reprendre les cours, essayer de suivre à distance, et là, enfermé chez soi pendant quatre mois, c’est devenu trop lourd, trop fatiguant."

Elle évoque des problèmes de connexion, ou d’ordinateur que tous les élèves n’avaient pas, de difficulté de concentration : "Sachant, ajoute Anita, que certains de mes camarades n’ont pas d’espace à eux, pas de bureau, ni même d’internet !" 

Tout me manque, de l’école : les cours en présentiel, regarder les professeurs dans les yeux et non à travers un écran, être avec mes amis, me préparer le matin pour l’école au lieu de rester en pyjama devant un ordinateur

Anita Iacovelli, collégienne à Turin

à l'AFP

Depuis le vendredi 6 novembre, tous les jours, elle s’installe devant son collège à Turin. La température ne dépasse pas dix degrés en ce moment, donc elle met mitaines, bonnet, écharpe, masque chirurgical et s’assoit à son bureau mobile : une chaise et une table pliante sur laquelle elle pose sa tablette tactile, sans oublier, scotchée derrière elle, une affiche où elle a écrit :  "Aller à l’école est un droit."

Très vite, sa meilleure amie, Lisa, est venue la rejoindre, puis d’autres encore, clamant qu’ils veulent retourner en cours. À leur tour, des profs et des parents ont monté un collectif "Priorité à l’école", expliquant qu’avec masque, gel et fenêtre ouverte, les établissements n’ont rien de dangereux. En une semaine, Anita s’est retrouvée dans tous les journaux italiens, de La Stampa à La Repubblica, et a entraîné dans son sillage des grappes d’élèves qui à leur tour se postent désormais devant leur école pour dire leur désir de retourner en classe.  

Voilà qui inspirera peut-être, ici en France, ceux dont la progéniture peine à se lever en ce moment et compte, chaque matin au petit déjeuner, les jours restant avant les vacances. Anita, de son côté, liste tous les points positifs qu’il y a à aller à l’école : "regarder les profs dans les yeux, dit-elle à l'AFP, être avec mes amis, réfléchir à mes tenues au lieu de rester en pyjama dans ma chambre." Parfois, comparer sa situation avec celle des autres, c’est aussi se rassurer.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.