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"As-tu besoin d’aide ?" : Flaviane Carvalho, la serveuse qualifiée d'héroïne pour avoir sauvé un enfant de la maltraitance

L’histoire s’est déroulée dans un restaurant en Floride aux États-Unis où ce garçon de 11 ans s’est retrouvé avec ses parents. C’est en voyant ses bleus et égratignures que la serveuse réagit, dans un réflexe efficace et discret : lui tendre un mot de loin écrit sur une page de son carnet pour lui proposer de l’aide. Les parents ont été arrêtés et mis en examen.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un garçonnet prostré. Photo d'illustration. (LIONEL VADAM / MAXPPP)

C’était il y a quelques jours à Orlando, en Floride aux États-Unis. Là-bas, les restrictions anti-Covid sont très légères et les restaurants sont toujours ouverts. C’est le cas de Mrs Potato, où travaille comme serveuse Flaviane Carvalho, une Brésilienne de 30 ans. À l’heure du déjeuner, elle voit entrer une famille, deux adultes, deux enfants, les installe, prend la commande : deux plats et un menu enfant. Intriguée, elle demande si ce n’est pas plutôt deux menus enfant, mais l’homme lui répond que non, le garçon de 11 ans mangera à la maison. Elle propose tout de même un verre d’eau, ce que la mère refuse. L’enfant, lui, ne bouge pas. La serveuse s’exécute, apporte les plats, et en posant les assiettes réalise que le garçon a un bleu sur la tempe et les poignets écorchés.

Alors, en retournant en cuisine, elle écrit sur son calepin "Est-ce que ça va ?", un message qu’elle va tenir devant elle, en direction de l’enfant, en prenant bien soin d’être derrière les parents pour ne pas être vue. De loin, le garçon secoue la tête pour dire "non". Ça ne va pas. Elle présente donc un deuxième message : "As-tu besoin d’aide ?" Il la regarde discrètement et opine du chef. C’est là que Flaviane Carvalho contacte la police qui débarque cinq minutes plus tard dans le restaurant. La mère et le beau-père ont été mis en examen après avoir reconnu ce que la police qualifie de "torture" sur l’enfant, des sévices quotidiens infligés dans la cave, coups de poings, de bâtons, bras et jambes attachés avec une corde. Le garçon, lui, a été remis avec sa sœur aux services sociaux.

"J'ai fait ce que tout être humain aurait fait, j'ai vu que ce garçon allait mal alors je lui ai discrètement proposé de l'aide.

Flaviane Carvalho, serveuse

lors d'une conférence de presse à Orlando

L’histoire a été couverte par les télés locales, et l’on a pu entendre l’enquêtrice dire à ceux qui doutent : "Quand vous voyez quelque chose, parlez". Parce qu’il y a ce que peuvent faire les victimes, mais surtout ce que peuvent faire les témoins. D’après les médecins qui ont examiné l’enfant, squelettique et contusionné, si Flaviane Carvahlo n’était pas intervenue, il aurait probablement disparu quelques semaines plus tard. D’où le qualificatif d’héroïne qui lui est décerné. "Je n’ai fait que ce que tout être humain aurait fait, a-t-elle résumé humblement en conférence de presse, j’ai discrètement proposé de l’aide." Elle dit aussi que le héros, ce n’est pas elle, mais le garçon, qui a osé prendre la main tendue, malgré le risque, malgré la terreur qui ankylose. "J’aimerais qu’il sache, conclue-t-elle, que je suis extrêmement fière de lui."

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