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Avec ses deux immenses lustres de bouteilles en plastique, le plasticien Willie Cole interroge la consommation des sociétés occidentales

L’exposition se tient à Newark aux États-Unis et présente ces deux immenses œuvres composées de plus de 6 000 bouteilles usagées pour mettre en lumière l’omniprésence des plastiques dans notre quotidien. Et surtout l’urgence de nous en passer.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un lustre fabriqué à partir de 3 000 bouteilles en plastique à Newark (États-Unis) sur le compte Instagram de Willie Cole. (CAPTURE D'ECRAN)

Comment créer un choc ? Une prise de conscience ? Comment inciter à passer à l’action ? Le sculpteur américain Willie Cole est persuadé que ça passe par l’art, notamment pour aborder le sujet de notre production exponentielle de ces déchets plastiques auxquels désormais plus aucun point de la planète n’échappe.

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À 68 ans, cela fait des années qu’il travaille sur ce thème des rebuts et il vient d’inaugurer sa toute dernière exposition au Centre d’Art et de design de Newark aux États-Unis avec deux œuvres majeures. Et quoi de mieux pour mettre en lumière un problème que de confectionner un lustre, un immense lustre qui de loin ressemble à s’y méprendre à un plafonnier en cristal et qui en s’approchant se révèle être composé de trois mille bouteilles en plastique usagées.

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Pour marquer les esprits, Willie Cole en a donc fait deux, la collecte qu’il avait lancé auprès des habitants de Newark pour réaliser son œuvre ayant largement dépassé ses attentes. Il s’est retrouvé avec plus de 6 000 bouteilles en quelques jours.

La consommation de plastique des pays du G20 va quasiment doubler d'ici 2050

Des bouteilles plastiques dont l’histoire illustre bien notre obsession du court terme et du pas cher. Toutes ont été distribuées par la municipalité de Newark à une centaine de foyers victimes de contamination du réseau d’eau potable, vétuste, non entretenu, pollué par les industries alentour. L’Agence de l’Environnement a déclaré cette eau impropre à la consommation en 2019, il y a quatre ans. Depuis, le réseau aurait dû être assaini, les canalisations réparées, tout ça aurait dû être temporaire, mais aujourd’hui, dans les quartiers les plus pauvres, on ne peut toujours pas boire au robinet et les bouteilles sont encore livrées chaque semaine par milliers, sans que personne ne sache quoi en faire.

Pour le cas de Newark comme pour n’importe quelle autre situation où l’on a le choix entre le plastique et une autre solution, le plastique ressort toujours comme étant le moins cher. En tout cas à court terme. On sait pourtant qu’il se recycle très mal voire pas du tout, qu’il provient du pétrole, qu’il est source de pollution de sa fabrication à son retraitement. Voilà pourquoi Willie Cole en a fait deux lustres, deux œuvres qui lui valent les honneurs du New York Times cette semaine et qui ouvrent une réflexion sur notre addiction au plastique. Un travail qui résonne d’autant plus avec l’actualité qu’un rapport publié lundi 27 février estime que d’ici à 2050, la consommation de plastique des pays riches va doubler. Sauf à changer de perspective, interroger ce qui semble aller de soi, réparer, et réinventer nos priorités.

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