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Biodiversité : une pétition pour sauver les hérissons dépasse les 250 000 signatures

C’est un habitant d’Aix-en-Provence qui a lancé cette pétition adressée directement à l’Elysée. Pour enrayer la baisse de population des hérissons, Jean-Xavier Duhart demande entre autre la création d’un statut d’écocitoyen pour ceux qui recueillent et soignent des animaux blessés.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un hérisson à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). (SYLVIE JOHNSSON / RADIO FRANCE)

C’est un passionné, un habitant d’Aix-en-Provence qui vit hérisson, pense hérisson, qui a même écrit un roman La République des hérissons, et qui a donc lancé une pétition pour les sauver. La pétition, adressée directement à l’Elysée, dépasse désormais les 256 000 signatures, c’est dire si Jean-Xavier Duhart, artisan joaillier de 60 ans, n’est pas seul dans son combat.

Le sujet pourrait sembler léger, on pourrait se dire qu’il y a toujours eu des hérissons écrasés sur le bord des routes, rien de nouveau, rien de grave, sauf que les chiffres disent autre chose. Une étude publiée il y a quelques mois en Grande-Bretagne montre que depuis l’an 2000, en 20 ans donc, la population de hérissons dans les campagnes a baissé de 30 à 75% selon les zones étudiées.

En soixante ans, ils seraient passés chez nos voisins de trente millions d’individus à un million seulement. "En clair, on s'inquiète pour les pandas, résume Jean-Xavier Duhart, mais juste devant chez nous, les animaux sauvages les plus familiers disparaissent de façon exponentielle." Ce que les hérissons ont en commun avec les pandas, c’est qu’ils disparaissent à cause de nos modes de vie, à cause précisément de la transformation radicale des campagnes ces dernières décennies, les haies que l’on a arrachées, les grandes cultures qui ont remplacé les petits champs, et surtout l’utilisation généralisée et massive des pesticides, insecticides, et autre biocides.

Créer des centres d'accueil comme en Angleterre

Avec les années, les pesticides se sont accumulés dans les sols, décimant progressivement insectes, vers de terre, limaces, gastéropodes, tout ce dont se nourrissent les hérissons. Résultat : ceux qui survivent partent, ils quittent les campagnes pour gagner les zones pavillonnaires où ils trouvent des arroseurs de pelouse automatiques qui leur fournissent de l’eau, des haies de jardins dans lesquelles ils peuvent se cacher, et surtout plus de nourriture. Avec un revers majeur : les routes à traverser, et les roues des voitures.

Le hérisson est une espèce protégée en France depuis 1981, mais "le problème quand on trouve un hérisson blessé, explique Jean-Xavier Duhart, c’est que la loi interdit de le recueillir, on cherche alors un vétérinaire, mais très peu acceptent de les prendre, d’autres demandent des frais astronomiques, il faut donc créer plus de centres d’accueil spécialisés, comme en Angleterre, et surtout créer un statut d’écocitoyen pour celles et ceux qui les recueillent, bref changer la loi."

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