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Chibeze Ezekiel, activiste ghanéen, récompensé par le Prix Goldman 2020 pour l’environnement

En 2016, après plus de trois ans de mobilisation des cultivateurs et habitants, le gouvernement du Ghana a fini par abandonner son projet de construction d’une centrale à charbon. Une victoire grâce à l’implication de Chibeze Ezekiel, déterminé à ne pas faire empirer le réchauffement climatique.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Chibeze Ezekiel, récompensé par le Prix Goldman 2020 pour l’environnement
 (Goldman Environmental Prize)

La mobilisation citoyenne contre le réchauffement climatique, ça marche. C’est ce qu’a prouvé Chibeze Ezekiel, 41 ans, en faisant renoncer le gouvernement du Ghana à un projet de centrale à charbon. Un exploit pour lequel il a reçu le 8 décembre le prix Goldman de l’Environnement 2020. Pourtant, au départ, il n’avait pas vocation à devenir militant écologiste. Élevé dans une famille de classe moyenne à Accra, la capitale, il devait reprendre l’entreprise d’import et vente de vêtements de son père.

Mais en l’an 2000, alors qu’il a 20 ans, ce qui passionne ses amis, c’est le travail social. Comment aider les autres ? Comment s’engager ? Comment faire entendre la parole des jeunes ? Il fonde donc sa première ONG, le Réseau des Jeunes pour le Développement. Puis en 2009, il entend parler pour la première fois du concept de changement climatique et de ses conséquences. Très vite, cela devient sa priorité, son obsession : sécheresses, inondations, pollution. Comment éviter de faire empirer la situation ? D’après lui, c’est en commençant par refuser les projets les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme par exemple, la construction d’une centrale à charbon.

L’argument décisif, celui qui a fait plier le gouvernement, ça a été l’accord de Paris.

Chibeze Ezekiel, activiste écologiste

CNN

En 2013, lorsqu’il entend parler de ce projet de centrale financé par le gouvernement et par la Chine, Chibeze Ezekiel commence à informer la population locale sur les dangers du charbon. Il évoque la pollution de l’air monstre, la pollution des rivières et des sols à cause des rejets, mais aussi les maladies et décès par centaine de milliers dans le monde chaque année. Lui et ses amis ne se contentent pas de critiquer et plaident pour le renouvelable, le solaire, l’éolien. Ils parviennent à convaincre cultivateurs et habitants, et, grâce aux réseaux sociaux, finissent par attirer la presse locale, puis nationale. Une médiatisation qui porte ses fruits : trois ans après, en 2016, le gouvernement annonce que le projet est abandonné.

"L’argument décisif, dit-il à CNN, ça a été l’accord de Paris, le Ghana venait de le signer, dans ce contexte, ouvrir une nouvelle centrale à charbon était totalement incohérent et dépassé." Depuis cette victoire, il fait désormais le tour des écoles, pour transmettre aux enfants ses connaissances, dire aux plus jeunes l’importance de garder l’air et l’eau propre. Une manière de former la relève : "parce que ce sont eux, dit-il, qui après nous devront mettre le gouvernement face à ses obligations climatiques. Ce n’est pas qu’une question de climat, c’est une question de survie". Effectivement, il n’y a plus de temps à perdre.

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