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Delphine Boël, fille longtemps cachée de l'ancien roi Albert II, est reconnue officiellement par la justice comme princesse de Belgique

Née il y a 52 ans d’une liaison entre l'ex-souverain Albert II et la baronne Sybille de Sélys, la justice belge la reconnaît "fille légitime" du roi et lui donne le droit de porter le titre de princesse, après sept ans de bataille judiciaire contre la famille royale.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Delphine Boël après une audience à la Cour de cassation belge, vendredi 13 décembre 2019, à Bruxelles (photo d'illustration). (DIRK WAEM / MAXPPP)

Ce n’est pas une nouvelle naissance ni un mariage, mais une reconnaissance après 52 ans de silence. Les 52 ans, c’est l’âge de Delphine Boël, une artiste plasticienne qui vient d’être reconnue par la justice comme "fille légitime" de l’ancien souverain belge Albert II, après sept ans de bataille judiciaire contre la couronne. Elle et ses deux enfants portent désormais le nom de Saxe-Cobourg, et avec lui les titres de princesse et prince de Belgique. C’était une question de droit, de lutte contre le mensonge et l’impunité.

Delphine Boël est le fruit d’une longue liaison entre le roi Albert II et la baronne Sybille de Sélys Longchamps. Un coup de foudre, le genre d’amour qui ne doit pas exister dans le récit royal. Et à priori, il n’y avait pas de risque car la baronne était sûre de ne pas pouvoir avoir d’enfant. Mais voilà, l’impossible s’est produit. Deux ans après le début de leur relation, en 1968, naît une petite fille. Pour la cacher, le baron Jacques Boël la reconnaît, lui donne son nom et l’élève. Albert, lui, vient la voir presque tous les jours, mais au bout de neuf ans, la rumeur commence à courir. Pour protéger la famille royale, les Boël partent à Londres, le contact est coupé.

Une demande de test de paternité en 2013

Delphine Boël, qui sait depuis ses 15 ans qui est son père biologique, va attendre 2013 avant de demander une reconnaissance officielle. Elle le fait pour ses enfants, parce que sa fille tombe malade, et qu’à l’hôpital se pose la question de la filiation et des antécédents médicaux. Qui est le grand-père ?

Elle demande donc un test de paternité. Albert refuse, l’affaire est portée devant les tribunaux, qui après moult renvois, ordonnent en 2019 au roi (qui entre temps a abdiqué) de faire le test, sinon il devra payer 5 000 euros d’amende par jour de refus. Il cède et l'ADN parle : Delphine Boël est bien sa fille, et elle est reconnue légitime en janvier dernier. Ce qui implique des droits. Notamment celui de porter le titre princier, ce que refusait le palais mais que la justice vient de lui accorder. Lundi 5 octobre, elle va tenir sa première conférence de presse de princesse, pour dire que certes, un verdict ne remplace pas une présence, mais qu’il peut être inspirant pour ceux qui ont traversé la même épreuve. Parce que le droit s’applique à tous, y compris aux rois.

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