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États-Unis : pour protester contre une loi anti-drag queens, la chanteuse Lizzo en fait monter 19 sur scène en plein concert

La chanteuse donnait vendredi dernier un concert à Knoxville, dans le Tennessee, un état américain dont le gouverneur essaye de faire passer une loi interdisant toute performance en public aux drag queens.
Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La chanteuse Lizzo (en robe noire) et des drag-queens dans un cabaret à Knoxville (Tennessee), sur son compte Instagram. (CAPTURE D'ÉCRAN)

C’est peut-être l’un de ses concerts les plus abondamment commenté sur les chaînes d’infos aux Etats-Unis. La chanteuse Lizzo qui a fait monter sur scène, au milieu de son spectacle, 19 drag queens, étincelantes de paillettes et de strass, habillées aux couleurs de l’arc-en-ciel pour danser avec elle devant son public.

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Parmi elles, se trouvait des stars comme Vanessa Vanjie, Aquaria et d'autres drag queens devenues célèbres grâce à l'émission DragRace. Ça peut sembler banal, mais ça s’est passé à Knoxville, dans l’état du Tennessee. Or dans cet état, c’est précisément le genre de chose qui est en passe d’être interdit.

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Il y a deux mois, le gouverneur Bill Lee a signé un décret interdisant toute performance en public aux artistes de "cabaret pour adultes", autrement dit, aux drag queens. Quelques jours plus tard, un juge fédéral a bloqué temporairement la promulgation de ce décret, estimant le texte trop vague, mais il est en cours de réécriture et pourrait donc être validé.

"Merci de ne pas faire comme si de rien n’était"

D’où la décision de Lizzo, décision qu’elle a expliqué à son public directement sur scène après la performance : "beaucoup de gens m’ont dit, annulez vos spectacles dans le Tennessee, n’y allez pas, ça s’entend, dit-elle, mais en même temps, pourquoi ne viendrais-je pas justement auprès des personnes qui ont le plus besoin d’entendre ce message de soutien ?"

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Elle a donc non seulement maintenu son concert, mais décidé d’en faire le temps d’une heure, un espace où peuvent s’exprimer tous les artistes, trans, drag queens, queer, "et, ajoute-t-elle, les grosses femmes noires comme moi". Elle en rit, elle le revendique, mais avant d’être une star primée et reconnue, Lizzo a souffert de multiples discriminations, sur sa couleur de peau, sur son obésité, et parce qu’elle est une femme qui affirme, qui plus est, son droit d’aimer qui elle veut. Les paroles de ses chansons font l’éloge de la diversité, de l’estime de soi, de la liberté d’expression et de création.

Là aussi, ça peut sembler banal au pays de la liberté, "the Land of the Free", sauf que nombre d’États gouvernés par des républicains restreignent petit à petit tous les droits, passant des lois d’interdiction de suivi médical pour les personnes trans, interdisant l’avortement, retirant des centaines de livres des bibliothèques. D’où les centaines de milliers de messages de remerciements que Lizzo reçoit sur Instagram, dont un résume à lui tout seul l’enjeu pour les artistes dans ce contexte : "Merci de ne pas faire comme si de rien n’était".

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