Etats-Unis : se retrouvant seule à sa séance de dédicaces, une jeune écrivaine raconte sa mésaventure et reçoit le soutien de stars
Pour la sortie de son premier roman, Chelsea Banning venait d’organiser sa première séance de dédicace dans l’Ohio aux Etats-Unis. De Margaret Atwood à Stephen King, tous lui ont répondu en racontant à leur tour leurs déboires lors de séance de signatures où aucun lecteur n’est venu.
Après quinze ans de travail d’écriture, Chelsea Banning, trentenaire américaine vient de publier son premier roman, Couronnes et Légendes, inspiré de la légende du roi Arthur, et elle a décidé de confier son désarroi de jeune autrice sur Twitter. Pour fêter la sortie de son livre, elle a organisé une séance de dédicace dans une librairie près de chez elle, dans l’Ohio. Elle a lancé les invitations sur Facebook, près de 40 personnes lui ont assuré qu’elles viendraient avec plaisir, sauf que le jour J, seules deux sont venues. C’était samedi 3 décembre. Toute la soirée Chelsea Banning a ruminé ce qu’on appelle le "syndrome de l’imposteur", cette conviction qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on ne mérite pas d’être là où on est. Et elle en a fait un message sur Twitter, message qu’elle a voulu effacer au bout d’une heure, avant de se rendre compte que tout le gratin de la littérature y avait répondu.
Join the club. I did a signing to which Nobody came, except a guy who wanted to buy some Scotch tape and thought I was the help. :)
— Margaret E. Atwood (@MargaretAtwood) December 5, 2022
"Bienvenue au club !", lui lance Margaret Atwood, l’autrice de La Servante Ecarlate, "moi j’ai fait une signature où personne n’est venu, sauf un type qui cherchait du scotch et qui a cru que j’étais vendeuse". Stephen King, l’auteur de Shinning, ajoute : "quand j’ai publié 'Le Fléau', je n’ai eu qu’une seule personne en dédicace, plus un gosse qui m’a demandé si je savais où étaient rangés les livres sur les Nazis".
Et la liste est sans fin. En quelques heures, Neil Gaiman, Jonathan Coe et des dizaines d’auteurs de best-sellers ont raconté sur Twitter leur expérience, leurs désillusions, leur honte parfois, pour convaincre Chelsea Banning de ne pas se laisser abattre, lui montrer que tout le monde passe par là, même les plus grands.
At my first SALEM'S LOT signing, I had one customer. A fat kid who said, "Hey bud, do you know where there's some Nazi books?"
— Stephen King (@StephenKing) December 5, 2022
En une journée, le message de la jeune écrivaine a été partagé des dizaines de milliers de fois, par des célébrités donc, mais aussi par des anonymes, surpris de lire les déboires d’autant de stars de la littérature. "Ce que j’en retiens", confie Chelsea Banning à la chaine NPR, "c’est qu’il faut exprimer ses émotions mais ne pas se laisser submerger par elles, et prendre conscience aussi qu’on n'est jamais seul." Elle n’est tellement plus seule que son livre est désormais numéro un des ventes dans sa catégorie "fantasy" sur Amazon et surtout qu’elle est submergée de demandes pour connaitre la date... de sa prochaine séance de dédicaces.
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