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L'étoile du jour. Seirian Sumner, entomologiste, passionnée de guêpes

Dans de nombreuses études et tribunes, cette scientifique veut faire comprendre que les guêpes sont utiles et ne font pas que nous embêter sur les terrasses des restaurants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une guêpe commune qui se nourrit de nectar. (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

L’étoile du jour va nous piquer au vif... puisque c’est une entomologiste, une spécialiste des insectes : elle s’appelle Seirian Sumner, professeure à l’University College de Londres et son sujet d’étude c’est la guêpe. Rien que d’entendre le mot, on a envie de faire l’essuie-glace avec les bras, on se crispe. Et c’est précisément ce réflexe que Seirian Sumner veut nous enlever. Parce que les guêpes, c’est toute sa vie : cela fait 15 ans qu’elle parcoure la planète pour les étudier. Du Panama à la Malaisie, en passant par le Brésil. Sur Twitter, son pseudo est @WaspWoman, la femme-guêpe, et sur sa photo de profil elle pose déguisée en reine jaune et noire. C’est dire si ça va loin.

Faire changer le regard sur les guêpes

"Si on n'aime pas les guêpes, dit Seirian Sumner, c’est parce qu’on ne comprend pas ce qu’elles font. Pourtant, dans nos jardins, elles pollinisent les fleurs et protègent les potagers en mangeant pucerons et chenilles. Bref, elles nous sont d’une utilité considérable." Drame de notre espèce qui veut que la seule chance pour une petite bête d’éviter l’extermination, c’est qu’on la trouve utile à nos vies. Mais c’est ce qui fait qu’on aime les abeilles : pour le miel, pour la pollinisation, pour Maya aussi. Les guêpes n’ont pas cette popularité. Au grand dam de Seirian Sumner.

De nombreux plaidoyers pro-guêpe

Pour les défendre, la scientifique a rendu publique une première étude en 2018, puis une deuxième l’an dernier, et des palettes de tribunes dans la presse en anglais, espagnol, portugais, flamand, et en français comme ce plaidoyer pro-guêpe publié mercredi 9 septembre dans Ouest-France, et sur le site Huffington Post avec ce titre : "Pourquoi les guêpes sont-elles insupportables en fin d’été".

Ses réponses sont limpides : elles nous embêtent parce qu’elles n’ont plus de travail, parce que les larves de leur colonie ont terminé leur croissance et ne produisent plus le liquide sucré dont se nourrissaient les ouvrières. Plus de larves, plus de sucre, les guêpes se rabattent donc logiquement sur nos boissons et nos assiettes. Tout s’explique ! Encore fallait-il le dire. Voilà pourquoi Seirian Sumner plaide pour plus de vulgarisation scientifique, plus de biologie, plus de savoir dans nos vies. Il faudra s’en rappeler au prochain bourdonnement, et essayer, malgré la peur, de ne pas faire l’essuie-glace avec les bras et de penser contre soi-même.

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