Que dirons-nous à nos enfants pour justifier l’état de la planète qu’on leur laisse ? Deux auteurs sortent un livre de solutions pour agir
En 2018, Grégory Poinsenet et Pierre Charrier ont lancé le site "Sorry children" pour publier les pires excuses que l'on peut se donner pour justifier l’inaction climatique. Un projet né sur le ton de l'humour qui, trois ans plus tard, devient un livre proposant des solutions pour agir.
La planète va mal. On le sait, on a les chiffres, les rapports, les alertes : nous sommes en train de laisser un monde pollué et réchauffé à nos enfants, et pourtant on ne fait pas grand-chose. C'est le constat fait par Grégory Poinsenet, 44 ans et Pierre Charrier, 38 ans, tous deux fondateurs d'un site internet lancé en 2018 intitulé Sorry Children, (traduction : "désolé les enfants"), un générateur des pires excuses que l'on peut produire pour répondre à la question : "Que dirons-nous à nos enfants pour justifier l'état de la planète qu'on leur laisse ?"
Plusieurs personnalités se sont prêtées au jeu, de Nicolas Hulot à l'actrice Annie Duperey, en passant par les rappeurs d'IAM ou le chanteur Philippe Katerine. Ce qui donne des phrases du style "de toute façon il était trop tard", ou "désolé, je ne pouvais pas sauver le monde à moi tout seul", ou encore "oui ben maman elle était fatiguée."
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C'est drôle, parfois cynique, et ça a tellement bien marché que Grégory Poinsenet et Pierre Charrier ont décidé d'en faire un livre, Sorry children, qui vient de sortir chez Alternatives Gallimard. "On a tous ce mécanisme de défense, celui de se donner des excuses, expliquent-ils, donc les publier, cela permet de se dire maintenant, soit on continue à esquiver, soit on agit vraiment."
Des gestes pour agir
Dans leur livre, il y a certes les portraits réalisés par le photographe Josef Helie de personnalités confiant leurs pires excuses personnelles, mais il y a aussi des données, des graphiques pour savoir, et surtout des solutions. Parmi les gestes pour agir, il y a ce que chacun peut faire soi-même : changer son alimentation ou son mode de déplacement. Et puis il y a les pistes plus collectives, comme donner de son temps à des associations ou se motiver à plusieurs dans un réseau d'entraide pour réaliser que l'on n'est pas seul.
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Grégory Poinsenet et Pierre Charrier veulent voir le côté positif : si le monde politique se désintéresse de l'urgence, le monde économique en revanche, les patrons auxquels ils proposent des formations sont alertes. Les citoyens aussi, les jeunes surtout. "Les enfants guident tout ce qu'on fait, concluent-ils, nous sommes tous les deux pères, et les naissances de nos fils respectifs ont été des claques énormes. Eux n'ont pas choisi d'être là, donc la moindre des choses, c'est de leur donner un monde correct, d'être responsables, d'être digne." Paroles de pères qui veulent juste que leurs enfants soient fiers d'eux.
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