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L'expérience Vendée Globe : Jour 30

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Thomas Ruyant aux confins de la dépression. (PIERRE BOURAS / TR RACING)

Latitude 37°44' sud au large des côtes de l’île Amsterdam, au cœur de l’océan Indien. La température de l’air est de 13 degrés, l’eau est à 14 et la mer forme des creux de 6 mètres.

Une nuit particulièrement agitée pour ce trentième jour de course. Une nuit redoutée pour les deux bateaux en tête du Vendée Globe. Thomas Ruyant, dans une posture prudente, dans l’option la plus au nord possible, a empanné à 3 heures du matin. Le skipper de Linkedout cherchait avant tout à se préserver, lui et son monocoque déjà amputé d’un foil. Charlie Dalin, plus au sud, plein est, a connu un front plus rude encore. En bordure de la dépression, les rafales de vent atteignent 50 à 55 nœuds. Vues les conditions, toute l’équipe d’Apivia a passé une nuit blanche pour être au plus près de son navigateur en cas de problèmes. Le directeur du Vendée Globe n’a pas beaucoup dormi non plus.

Si Linkedout a concédé du terrain vis-à-vis du leader et de ses poursuivants, Louis Burton et Yannick Bestaven, la course reste encore longue et le phénomène d’usure des mers du sud ne fait que commencer. Mais en tête, Charlie Dalin impressionne. Thomas aussi, du fait de son bateau diminué.

Jour et nuit 30 : un mois écoulé depuis le départ, c'est un peu moins de la moitié de la course si on table sur 70 jours. Mais dans la réalité, la distance parcourue est seulement de 38% du trajet. Charlie Dalin et Thomas Ruyant sont au coeur de l'Océan Indien. Il y a quatre ans, Armel Le Cleac'h avait déjà passé le cap australien. La faute à une météo qui depuis le départ n'a jamais porté les conditions propices à la vitesse, surtout en Atlantique.

Les alizés n'ont pas tenu leur promesses. Conséquence, après 30 jours de course, les écarts ne sont pas aussi considérables qu'ils devraient l'être. "Entre LinkedOut (2e) et OMIA Water Family (5e), deux bateaux qui ont 12 ans d’écart, il n’y a que 200 milles. C’est vraiment rien. C’est moins d’une journée de navigation", analyse Sebastien Josse, le consultant météo de la course. À ce stade du Vendée Globe, entre pannes, fissures, avaries et conditions, les nouvelles technologies n'ont pas la clémence des cieux. 

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