Cet article date de plus de trois ans.

L'expérience Vendée Globe : Jour 52

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
A bord de LinkedOut le 30 décembre 2020 (PIERRE BOURAS / TR RACING)

Latitude 54°25' Sud dans les griffes des cinquantièmes hurlants. La température de l’air est de 7 degrés, l’eau est à 8 et la mer forme des creux de trois mètres.

"On a tous bien cavalé en arrière de la dépression qui s'évacue dans le Sud. C'était très difficile pour moi de bien faire marcher le bateau dans une mer très creusée. LinkedOut venait s'y planter brutalement."

A l’approche du Cap Horn, la météo proposée aux leaders, dont LinkedOut, est assez complexe. Au nord, une dépression va se creuser et générer des conditions musclées au large et de l’autre côté, un couloir de vents plus mous et instables. Quel dilemme ! Soit affronter 45 nœuds de vent et 7 mètres de creux, soit le risque d’être freiné dans une zone instable. Voilà les skippers engagés dans une réflexion. Perdre du terrain sur les premiers, ou limiter les éventuelles casses matérielles qui peuvent survenir ? Ou miser sur sa bonne fortune ?

"Je me projette déjà vers le cap Horn, que je pense atteindre samedi dans la soirée. Yannick (Bestaven) y sera dans la matinée du 2 janvier. C'est important pour moi de demeurer dans le même système météo que le leader. Les conditions y seront, semble-t-il, conformes à la légende du fameux rocher, 35 nœuds d'un flux descendu le long de la cordillère des Andes et 5 à 6 mètres de creux."

Thomas Ruyant accélère sur son foil valide pour rester à l’avant du front et bénéficier le plus longtemps possible d’un flux de nord-ouest et d’une houle régulière. On entend les sifflements de la vitesse dans le carnet de bord sonore du jour. Mais attention à la dépression secondaire qui s’abattra sur la tête de course dans les premières heures de 2021. La vigilance est requise, la lucidité aussi, surtout à un moment où les temps de récupération sont devenus courts dans l’été austral. Aux premières heures de cette dernière journée de l’année, LinkedOut parti vers le nord a considérablement ralenti pour manœuvrer. "Je vis en sauvageon, dormant quand je suis fatigué, mangeant n'importe quand. Je réponds aux besoins primaires quand ils se présentent, de jour ou de nuit. Dans ces conditions, on ne pense pas vraiment à la nuit du 31."

L’Expérience Vendée Globe

Voix et Son : Molécule

Mixage : Bastien Varigault @Radio France

Rédaction en chef : Eric Valmir

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.