Le "fauve" en grève de la faim
La première fois qu'il a mis les pieds en prison, c'était en 1975, il avait 21 ans. La perpétuité, commuée en 20 ans de prison pour un hold-up avec prise d'otage dans une banque parisienne. 600 millions de francs de rançons, qu'on a jamais retrouvés, envolés, en même temps que Philippe El Shennawy, au nez et à la célèbre barbe du commissaire Broussard de la brigade antigang, qui mène les opérations.
1975 - 2012 : 37 ans plus tard, Philippe El Shennawy n'a pas souvent revu le monde extérieur car après sa première condamnation, il y en a eu d'autres, beaucoup d'autres. A 58 ans, aujourd'hui, Philippe El Shennawy, ce fils d'une famille bourgeoise égyptienne, est encore ce qu'on appelle une forte tête, détenu particulièrement signalé qui a séjourné dans près de 30 prisons françaises.
Quand on le punit, il répond par des grèves de la faim. Il s'évade aussi, deux fois. La dernière c'était en 2004, avant d'êre repris en 2005, à Paris, où il est venu passer la Saint-Valentin avec sa femme.
C'est là que ses condamnations l'entrainent vers le point de non-retour : 16 ans pour s'être évadé d'une unité de malades difficiles, du jamais vu, dit-il. Et puis les peines s'accumulent, mais la justice a refusé de les "confondre" toutes, c'était le 18 mai dernier. Donc ces peines de prison continuent à s'aditionner. Résultat : moins de 3 ans de liberté sur les 37 dernières années.
Philippe El Shenawwy est devenu père en prison, grand-père, aussi. Ce qu'il veut aujourd'hui, ce n'est pas qu'on s'attendrisse sur son sort, il n'a plus aucune perspective d'avenir, dit-il, mais toujours ce fameux caractère de révolté qui le pousse à médiatiser son histoire. Il a donc cessé de s'alimenter depuis un mois : "il boit, sinon il perd un rein", confie sa femme... "Mais Philippe n'arrêtera pas, dit-elle, il ne plie jamais".
S'il tient jusque-là, Philippe El Shenawwy est libérable en 2032, il aura alors 78 ans.
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