Un Espagnol, porte-parole de la Corée du nord

En Europe, il est le plus
grand admirateur de la Corée du nord. Il est même plus que ça. Il est
officiellement porte-parole du régime de Pyongyang. Il s'appelle Alejandro Cao
de Benos (son blog),
il est catalan. Quand il est en Corée, il accueille des délégations étrangères.
Quand il rentre en Europe, il répond aux journalistes, et il défend, sans
relâche, le régime le plus fermé du monde.

Il est jeune pourtant

Il a une quarantaine
d'années. Mais depuis qu'il est adolescent, il est fasciné par la Corée du
nord. Vous le découvrirez dans le magazine Le Point, dans
l'article de Sophie de Bellemanière. Le quotidien The Independant
lui a également consacré un portrait, il y a quelques mois. Vous verrez la
photo d'Alejandro Cao de Benos. Il pose, en grand uniforme, à côté du drapeau
nord-coréen. Il arbore plusieurs médailles. Il en est fier.

Tout a commencé en
Catalogne, dans les années 1990. A l'époque, dans son village, l'adolescent
fréquente la cellule du parti communiste. Il s'enthousiasme pour Marx, pour
Lenine. Un jour, il tombe sur un livre de Kim Il-Sung, le fondateur de la
dynastie nord-coréenne. Il est ébloui. A 18 ans, il travaille de nuit dans une
station service pour se payer le voyage de ses rêves : un séjour à Pyongyang. 

Il n'est pas déçu

Il aime l'ambiance de la
capitale nord-coréenne. Il est rapidement repéré. Dans les cercles du pouvoir,
il se fait des amis. Il va jusqu'à rencontrer Kim Jong Il. Dans The
Independant, il s'en souvient avec émotion. Ce jour là, il a offert à son idole
un couteau de chasse. En échange, il a reçu un service à thé. Depuis les années
2000, Zo Sun-Il - comme on l'appelle à Pyongyang - se met en quatre pour servir
le régime. Comme il est ingénieur informatique, il a d'abord créé un site
internet pour le parti communiste. Puis il est passé à l'étape supérieure. Il a
accepté de devenir porte-parole. Dans Le Point, Sophie de Bellemanière explique
même qu'Alejandro Cao de Benos est le seul étranger officiellement
fonctionnaire de Corée du nord. Il ne parle pas coréen mais ça ne l'empêche pas
de relayer toute la propagande du régime.

On lui
fait remarquer que cette dictature est sans pitié, qu'elle bafoue tous les
droits de l'homme, que la population a faim. Il s'en moque. Les réponses sont
prêtes : "Chez nous , dit-il - quand il dit "chez nous, il parle de la
Corée du nord - la totalité des moyens de production appartient au peuple et
notre leader traite les citoyens de manière paternelle ". D'ailleurs, quand
le guide suprême, Kim Jong Il, est mort en 2011, le Catalan a pleuré. Comme des
millions de nord-Coréens.