Une famille lyonnaise réclame six milliards d'euros à la Roumanie
Le procès débute aujourd'hui, devant le tribunal civil de Bucarest. Les cinq enfants d'une famille lyonnaise, les Thibaudet, attaquent l'Etat roumain. Ils lui réclament six milliards d'euros. Ils estiment qu'ils ont été spoliés.
L'histoire commence il y a longtemps, en 1934 précisément. Tous les sont détails dans La Croix, dans l'article d'Alain Guillemoles et Jonas Mercier. Un ingénieur roumain, Ion Bazgan, dépose un brevet pétrolier révolutionnaire. Il met au point le "forage rotatif par rotation percutante". Ce système améliore l'exploitation du pétrole. Il est adopté dans le monde entier.
Le brevet a beaucoup de valeur et quand la guerre se déclare, en 1940, Ion Bazgan veut mettre son invention à l'abri. Il décide donc de vendre son brevet à Jean-Philibert Thibaudet, qui est l'attaché militaire français en Roumanie. La guerre se déroule, le régime communiste s'installe en Roumanie et pendant longtemps tout le monde oublie ce fameux brevet : la famille de Ion Bazgan, dont la société a été nationalisée, et l'attaché militaire français, qui ne cherche pas à faire valoir ses droits.
Il faut attendre 2009 pour qu'un des enfants de l'ingénieur se réveille. Il est roumain lui aussi, il est sénateur et il ignore que son père a vendu le brevet à un Français. Il sait juste que le régime communiste a nationalisé la société familiale et qu'une loi prévoit l'indemnisation des familles spoliées. Il cherche donc à obtenir réparation. Il est sur le point d'obtenir un dédommagement quand son demi-frère, qui vit en Suisse, découvre l'opération et bloque la procédure. Les deux héritiers entrent en conflit.
C'est sans compter avec l'autre famille, les descendants de Jean-Philibert Thibaudet, l'attaché militaire français. La Croix explique qu'un des deux héritiers roumains est tellement en désaccord avec son frère qu'il prend le parti de la famille Thibaudet. Il retrouve la preuve de la vente du brevet. Il aide même les Français à engager un procès contre l'Etat roumain.
L'audience a donc lieu tout à l'heure à Bucarest. Dans La Croix, Alain Guillemoles raconte que le sénateur roumain, le fils de l'ingénieur, n'a pas renoncé à ce qu'il considère comme son héritage. Il met en cause la vente du brevet en 1940. La justice va trancher. La seconde guerre mondiale et le régime communiste ont des conséquences jusqu'à aujourd'hui.
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