L'info de l'histoire : le GSPR protège les présidents depuis 40 ans

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Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Um membre du GSPR devant le perron de l'Elysée à Paris, en octobre 2014 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

C’est le 5 janvier 1983 que le président François Mitterrand créé le GSPR. Sa fonction consiste à protéger le président dans ses déplacements. Car à l’Elysée, c'est la Garde républicaine qui est responsable de sa sécurité. Jusqu’alors le préfet de police s’occupait de protéger le chef de l’Etat dans ses déplacements, avec un fonctionnaire dédié à la coordination.

Le président Mitterrand se méfait de la police et a souhaité avoir un service rassemblant des policier et des gendarmes. Jacques Chirac a respecté ce principe et ses successeurs aussi, à l’exception de Nicolas Sarkozy qui a préféré avoir autour de lui les policiers, dont il avait été le ministre de tutelle.

Le GSPR couvre aussi les déplacements privés du chef de l’Etat, d’où ces images où l’on voit Sarkozy ou Macron courir entourés de leur protection lors d’un jogging. Mais ce service est tout sauf du folklore. Il a notamment une action de recherche de renseignement pour prévenir les risques.

La sécurité du chef de l'Etat, une préoccupation très ancienne

Il y avait déjà des unités spécialisées sous la monarchie : les rois de France avaient leur unité de gardes du corps et il faisait aussi appel à des troupes étrangères, comme les gardes suisses pour protéger les palais. Napoléon, lui, a eu sa Garde impériale.

Et quand survient la République, les régiments parisiens de la Garde nationale deviennent bientôt la Garde républicaine. Les premiers présidents de la République ont une maison militaire qui doit assurer la protection en coordination avec le préfet de police. Un décret de 1901 définissait les attributions.

Mais, malgré cela, plusieurs présidents et ministres sont assassinés tel Sadi Carnot, le 24 juin 1894. Gaston Doumergue était à Lyon et a été témoin de cet assassinat par un anarchiste. Devenu président, il prend un décret pour créer un contrôleur général de police qui devra coordonner la protection des hautes personnalités françaises et des visiteurs étrangers.

Mais le président Doumer est assassiné en 1932 et en 1934 le roi Alexandre de Yougoslavie. Gaston Doumergue, devenu alors président du Conseil, adopte un nouveau texte pour structurer un service complet qui voit le jour en 1935. C’est l’ancêtre du Service de la protection (SDLP) qui existe aujourd’hui au ministère de l’Intérieur et qui protège les ministres et autres personnalités publiques en danger.

Le GSPR n’a d’évoluer depuis Mitterrand. Les deux premières femmes en y sont entrées 1998, puis le président Hollande en a confié la direction à une femme, Sophie Hatt. Le président Macron, en fêtant officiellement cet anniversaire, montre toute l’importance de cette institution.

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