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La fiscalité "remise à plat" : que devient l'écotaxe ?

L'initiative de Jean-Marc Ayrault est très commentée. Dans une interview aux Echos mardi, le Premier ministre souhaite une remise à plat de la fiscalité française, et engage une concertation avec les partenaires sociaux. Une façon de se remettre en mouvement, et de sortir de l'impasse.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Pas de marge de manoeuvre budgétaire et une marge de
manoeuvre politique largement entamée par la colère qui monte. L'exécutif
cherchait une porte de sortie.

Résultat : un retour aux sources de la campagne
présidentielle, et une proposition phare de François Hollande qui refait
surface avec la remise à plat de la fiscalité, pour les entreprises comme pour les
particuliers, et notamment la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu. La
méthode : la concertation, l'horizon : le budget 2015, comme l'explique mardi Jean-Marc Ayrault dans les colonnes des Echos .

L'UMP veut des baisses d'impôts

Une réforme purement "technique ", tacle le patron
de l'UMP Jean-François Copé. Sur France 2, le maire de Meaux a continué de réclamer des baisses
d'impôt, et notamment l'abandon de la hausse de la TVA programmée au 1er
janvier.

"La priorité aujourd'hui ce n'est pas de savoir si on
remélange les impôts dans un sens ou dans un autre, c'est comment on les
baisse,
a-t-il déclaré. Il faut rendre de l'argent aux gens pour qu'ils puissent consommer et
permettre aux entreprises d'embaucher. Donc voir aujourd'hui Monsieur Ayrault dire
aux Français on ne bouge pas et on va voir comment on réorganise les impôts, c'est
irresponsable.
"

Invitée d'i> Télé, la députée UMP et ancienne ministre du Budget
Valérie Pécresse a enfoncé le clou, dénonçant une instabilité fiscale
permanente : "C'est surréaliste parce que nous votons, aujourd'hui,
un budget qui est caractérisé par une absolue instabilité fiscale. Le Premier
ministre, le jour où nous votons ce budget, donne un très mauvais signal aux
Français. On va encore changer les règles fiscales dans notre pays.
"

Une défense un peu pauvre

Face à cette montée au créneau de la droite, le ministre de
l'Ecologie Philippe Martin se retrouve un peu seul. Unique membre du
gouvernement présent ce mardi dans les médias, il défend les objectifs et la
méthode de Jean-Marc Ayrault, mais se prend les pieds dans le tapis à propos de
la fameuse écotaxe, à l'origine de la fronde fiscale.

L'instauration de cette
taxe poids lourds, pour l'heure "suspendue" , est-elle repoussée à
l'après 2015, une fois que la fiscalité aura été "remise à plat " ? La
réponse de Philippe Martin
:

"On est en état de suspension. Donc le délai
correspondra à la remise à plat de la fiscalité globale. Le Premier ministre
dira, quand il fera son calendrier, comment les choses se mettent en œuvre.
Mieux vaut prendre le temps de l'explication plutôt que d'imposer. Même le
ministre de l'Ecologie peut le comprendre.
"

On a connu plus claire comme explication. Le service
après-vente des annonces du Premier ministre reste à faire.

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