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Le choix d'Edouard Martin ne laisse pas de marbre

Edouard Martin a décidé de se lancer en politique sous la bannière du PS aux élections européennes. Une décision qui ne manque pas de faire réagir.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Edouard Martin, 50 ans, est l'emblématique syndicaliste CFDT
d'Arcelor Mittal à Florange. Il a choisi de se lancer en politique et sera tête
de liste PS aux élections européennes de juin 2013 dans le Grand-Est. Ce sera
pour lui un grand test.

C'est avec ironie que Jean-Pierre Raffarin a commenté la
nouvelle ce matin. L'ancien Premier ministre était l'invité d'iTélé : "Pour
le syndicaliste ce n'est pas mal qu'il se recase dans la politique. C'est quand
même quelque chose d'assez spectaculaire. Le type est de qualité et je
comprends qu'il ait envie de faire de la politique, mais le passage du
syndicalisme à la politique ne se fait pas en général dans un climat de grande
sincérité.
"

Les hommes sont toujours sincères, mais ils changent de
sincérité c'est tout, disait l'écrivain Tristan Bernard.

Alors au PS c'est un concert de louanges pour saluer le désormais
ancien syndicaliste de Florange. La ministre des Affaires sociales et de la
santé Marisol Touraine était sur France 2 dans les 4 vérités : "C'est
une bonne nouvelle, une belle nouvelle. Cela montre que le PS sait ouvrir ses
portes, rassembler. Il est là pour porter le combat européen de la justice
sociale de l'égalité et c'est une belle chose.
"

Les critiques de ses anciens camarades de luttes ne sont pas
justes, estime Claude Bartolone, le président socialiste de l'Assemblée
nationale sur France Info ce matin.

"Ce n'est pas juste. Là, il a compris que sur toutes
ces questions industrielles, la décision passe aussi par une réorientation
européenne. Qu'il puisse dire, je mets mon expérience de syndicaliste au
service de la politique, sur une liste du PS, pour essayer de faire bouger
l'Europe, c'est une bonne chose pour le pays.
"

L'avenir du pays

C'est ce qui préoccupe l'UMP aujourd'hui qui se réunit en séminaire. Entre droit d'inventaire et proposition d'avenir, le
principal parti d'opposition veut rebondir. Lutte contre le chômage,
compétitivité, finances publiques, voilà les thématiques de ce brainstorming
géant auquel participera l'ancien ministre du Budget Eric Woerth.

"On ne peut pas faire pire que le gouvernement Ayrault.
La France descend les marches tous les jours, le gouvernement Ayrault recule
sur tous les sujets, et il est logique et normal que l'UMP essaie d'aboutir à
un socle de mesures d'urgence à prendre pour répondre à la situation dans
laquelle est notre pays.
"

Mais ce séminaire ne contente pas tout le monde. Le député
UMP des Hauts-de-Seine Henri Guaino "ne pense pas que la colonne vertébrale d'un
mouvement politique puisse se traduire avant d'avoir construit la colonne par
dix mesures. Je ne pense pas que le catalogue soit la meilleure façon de s'adresser
aux Français. Dans la Ve République ce ne sont pas les partis qui font les
projets politiques mais les candidats aux présidentielles.
"

Nicolas Sarkozy

Henri Guaino reparle de Nicolas Sarkozy. L'absent le plus
présent ou le plus pesant c'est selon. Jean-Pierre Raffarin le dit à sa façon sur
iTélé.

"Quand je dis à Nicolas Sarkozy c'est trop tôt,
travaille, prépare l'alternance, mais ne te place pas au cœur de l'actualité
dès maintenant, je peux le dire parce que je ne demande rien. Cela n'échappe à
personne qu'il a une certaine structure d'impatience dans sa personnalité.
"

La route est peut-être droite pour Nicolas Sarkozy mais la
pente risque d'être forte.

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