Manif pour tous : les casseurs agitent la classe politique
Ce sont des organisations issues de la mouvance identitaire.
On retrouve aussi l'Oeuvre Française, des nostalgiques du pétainisme, les
Jeunesses nationalistes... Des organisations radicales qui prônent la rupture
avec la Ve République et qui n'hésitent pas à monter des actions coup de poing
ou à faire le coup de poing.
Le PS veut une dissolution
Certains élus et cadres du PS réclament leur dissolution. Une
loi de 1936 existe, elle permet en effet la dissolution d'un groupe politique
qui porterait atteinte à l'intégrité de l'Etat. Le ministre de l'Intérieur,
Manuel Valls, y réfléchit : "Je vais regarder de très près. Vous savez que
juridiquement c'est très compliqué de dissoudre un mouvement. Nous sommes dans
un Etat de droit, nous sommes en train de l'étudier parce que la violence n'est
pas uniquement physique comme nous l'avons vu hier soir, elle est aussi verbale.
Nous sommes dans le cadre d'une manifestation avec des groupuscules d'extrême-droite
qui s'en prennent non seulement aux forces de l'ordre, mais à la République, à
la démocratie. "
L'UMP relativise
L'UMP, pour sa part, tient à faire la différence entre les
manifestants pacifiques du dimanche après-midi et les casseurs du dimanche
soir. D'où ce commentaire du député UMP Henri Guaino sur I-Télé : "Cela
ne m'inspire rien de plus que les gauchistes qui vont casser du CRS à la fin
des manifestations syndicales. Ces groupuscules n'ont rien à voir. "
Le responsable de ce printemps très particulier et d'une
poussée radicale, c'est François Hollande selon Nathalie Koziuscko-Morizet. Invitée
de France Info, la candidate UMP à la mairie de Paris pense que le Président a
bien appris de Mitterrand, faire monter le FN : "Les sujets de société c'est important. François
Hollande nous tend un nouveau piège. La PMA, il lance aussi l'affaire du droit
de vote des immigrés, il nous dit : Je vous le lance maintenant mais on en
parlera après les élections municipales. On sait bien à quoi cela sert, à faire
monter le FN. C'est la bonne stratégie mitterrandienne. Je voudrais aujourd'hui
que l'on parle des sujets de préoccupations des Français : emploi-sécurité
et naturellement logement. "
Le Front national prend ses distances avec les groupes
d'extrême-droite. "Des adversaires qui nous détestent, nous sommes un
mouvement patriote et national ", explique un conseiller de Marine Le Pen.
Le mouvement anti-mariage gay a-t-il un avenir politique ?
Jean-François Copé espère que les opposants transformeront
leur engagement sociétal en engagement politique. Le patron de l'UMP est déjà
dans la préparation des municipales de l'an prochain. Mais cette position n'est
pas du goût de certains de ses compagnons qui ne veulent pas entendre parler
d'une récupération à des fins électorales.
Ce qui fait ressurgir les lignes de tensions et de fracture
au sein du parti à quelques heures d'une rencontre Copé-Fillon. L'ancien
président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, penche, lui, pour une
manifestation annuelle. Il le dit sur LCI : "Il revient au mouvement
de la manif pour tous de convenir de la suite à donner. Je pense que ce
mouvement est très puissant et que sous une forme ou sous une autre il va se
prolonger. On peut d'ailleurs imaginer qu'il y aura bien, au moins une fois par
an, une grande manifestation pour faire prévaloir la défense des droits de la
famille en France. "
Juste un mot du rendez-vous Copé-Fillon. Les deux hommes ne
veulent pas d'un nouveau vote pour la présidence et ce sera aux militants de
trancher.
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