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Migrants : "Il a fallu l'affaire de 'l'Aquarius' pour que le président prenne conscience de la gravité du problème"

Daniel Fasquelle, trésorier des Républicains et député du Pas-de-Calais, a réagi, mardi sur franceinfo, aux annonces faites par Emmanuel Macron sur la question des migrants à l'issue du sommet franco-allemand.

Article rédigé par franceinfo
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Daniel Fasquelle, le député Les Républicains de la 4e circonscription du Pas-de-Calais, dans le studio de franceinfo mardi 8 mai.

  (FRANCEINFO)

"Il a fallu l'affaire de 'l'Aquarius' pour que, enfin, le gouvernement français et le président de la République s'emparent de la question et prennent conscience de la gravité du problème", a réagi mardi 19 juin sur franceinfo Daniel Fasquelle, le trésorier de Les Républicains et député du Pas-de-Calais, après les annonces faites mardi par Emmanuel Macron et Angela Merkel lors du sommet franco-allemand.

Au côté de la chancelière allemande, le président français a prôné un contrôle plus efficace des migrants, au moment où l'Union européenne est confrontée à un "choix de civilisation." Pour Daniel Fasquelle, "le renforcement de Frontex ne suffira pas." Il plaide pour "un vrai soutien aux pays africains."  Interrogé également sur la proposition d'augmentation du Smic faite par le député Guillaume Peletier, il "souhaite qu'on en débatte" car la droite, c'est "aussi des sujets économiques et sociaux".

franceinfo : Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont entendus pour un renforcement des frontières à travers Frontex, pour des hotspots à l'extérieur de l'Union européenne. Etes-vous d'accord avec le président de la République ? Le problème migratoire est un défi de civilisation ?

Daniel Fasquelle : C'est un problème majeur qui bouscule l'Europe. Si on ne le traite pas, il va provoquer la dislocation de l'Europe. Je regrette qu'on prenne ce genre de décision si tard. Nicolas Sarkozy avait fait des propositions en ce sens. Monsieur Macron est au pouvoir depuis un an. C'est seulement maintenant qu'il rencontre madame Merkel pour traiter de ce sujet. Il a fallu l'affaire de "l'Aquarius" pour que, enfin, le gouvernement français et le président de la République s'emparent de la question et prennent conscience de la gravité du problème. Mais le renforcement de Frontex ne suffira pas. Il faut aller beaucoup plus loin. Il faut revenir sur la convention de Dublin et il faut surtout apporter un vrai soutien aux pays africains, être plus présent.

Le vice-président de LR, Guillaume Peltier, a expliqué ce mardi qu'il fallait "briser un tabou à droite" et augmenter le Smic de "10 à 20%." Qu'en pensez-vous ?

Ce n'est pas absurde comme proposition. Je souhaite qu'on en débatte. En France, les salaires des salariés les plus modestes sont trop bas. La différence ne se fait pas suffisamment avec ceux qui ne travaillent pas et cela ne les incite pas à rechercher du travail. On sait qu'il y a beaucoup de salariés pauvres. C'est une situation qui est anormale. David Cameron (ex-Premier ministre britannique) qui était un libéral britannique, a augmenté le Smic en Grande-Bretagne quand il a pensé que les salariés les plus pauvres étaient mal rémunérés. S'il on ne veut pas l'augmentation du Smic, ayons ce débat. Rétablissons les heures supplémentaires défiscalisées. Faisons en sorte que, par l'intéressement, les salariés soient vraiment associés aux profits de l'entreprise quand celle-ci va mieux. La droite, ce n'est pas que les sujets sécuritaires. La droite, c'est aussi les sujets économiques et sociaux.

Après l'éviction de Virginie Calmels, les fractures s'accentuent-elles au sein de Les Républicains ? Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez ne sont-ils d'accord sur rien ?

Valérie Pécresse a fait des propositions sur l'Europe et viendra les présenter au conseil national de LR le 30 juin à Menton (Alpes-Maritimes). C'est bien la preuve qu'on peut débattre au sein de la famille des Républicains. On peut avoir des avis différents et être dans la famille. C'est une famille que nous voulons rassemblée, mais rassemblée dans la diversité. Nous ne sommes pas En Marche. En Marche, c'est on marche à la baguette. A l'Assemblée nationale on n'a pas le droit d'émettre une opinion divergente. Au sein des Républicains, il y a différentes sensibilités, qui peuvent naturellement s'exprimer, et il faut que l'on puisse débattre de toutes les questions, en particulier les questions européennes.

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