Grève au palace Park Hyatt Vendôme : le groupe Hyatt veut "négocier dans des conditions correctes"
Depuis plus de trois semaines, des femmes de chambre, gouvernantes et équipiers du Park Hyatt Vendôme sont en grève. Le conflit s’enlise. Michel Morauw, vice-président du groupe Hyatt, appelle les différentes parties "à établir les conditions" d'une résolution.
La situation est bloquée au Park Hyatt Vendôme à Paris, un hôtel de luxe qui emploie des personnels de ménage extérieurs. Ces derniers, très majoritairement des femmes de chambre, équipiers et gouvernantes qui y travaillent en sous-traitance, sont en grève depuis le 25 sepembre et réclament, entre autres, leur intégration.
franceinfo : Des femmes de ménage, des gouvernantes sont en grève depuis plus de trois semaines au Park Hyatt Vendôme, palace au cœur de la capitale. Allez-vous négocier ?
Michel Morauw : Nous espérons négocier mais nous ne sommes pas les seuls à être au cœur de la crise parce que la grève a été lancée par la CGT le 25 septembre dernier surtout pour se battre pour les femmes de chambre qui sont employées par un prestataire extérieur, STN. Donc nous ne sommes pas aux commandes. Nous invitons les différentes parties, le prestataire extérieur, les deux branches de la CGT à établir les conditions qui permettent de s’asseoir. Nous sommes plus que tous intéressés par une résolution. C’est un conflit qui ne fait de bien à personne.
Mais c’est vous qui faites travailler la société STN ?
Tout à fait. Nous sommes le donneur d’ordre. Mais aussi en tant que donneur d’ordre, il faut être prudent, qu’il n’y ait pas d’ingérence dans la gestion de notre prestataire. Donc nous avons essayé de faire asseoir les différentes parties autour de la table mais il faut que les bonnes conditions soient réunies pour ça. Et elles ne le sont pas aujourd’hui. C’est bloqué. Il manque d’abord le fait que la CGT doit travailler dans un cadre légal, ce qui n’est pas le cas. Pendant 18 jours, la CGT et ses grévistes ont bloqué l’entrée de l’hôtel aux employés du prestataire extérieur et la police est intervenue. Et il y a toujours des actes délictueux. Par exemple hier, ils ont fait couper le gaz à l’hôtel pendant une demi-heure. C’est dangereux, ce n’est pas bien.
Plusieurs dizaines de grévistes réclament leur intégration. Ils veulent travailler directement pour le groupe Hyatt. Pourquoi ne voulez-vous pas les embaucher ?
L’intégration n’est plus un sujet. Ce sujet a été tranché il y a longtemps. La CGT nous a attaqués dans le passé pour délit de marchandage. En novembre 2017, ceci a été tranché par la cour d’appel de Paris. Dans toute entreprise, on fait un choix de modèle économique. Dans toute entreprise, il y a une partie de l’activité qui est géré par les salariés de l’entreprise et une partie qui peut être déléguée à des entreprises extérieures. Ces personnels peuvent être permanents. Ils peuvent être mutés. Ce n’est pas la question. Passer par un sous-traitant n’est pas moins cher. Ça ne change pas le maintien des conditions de travail pour ces femmes de chambres. Même s’il y a changement de prestataires, leur emploi est tout autant garanti qu’un employé de l’hôtel. Engager, former, suivre dans un parcours professionnel les 70 ou 80 personnes qui font le nettoyage, c’est quelque chose qu’on ne désire pas faire parce que nous voulons nous concentrer sur d’autres aspects.
Certains de vos établissements emploient pourtant directement les personnels de nettoyage. Pourquoi ceux de Paris ne méritent-ils pas cette reconnaissance ?
Nous n’avons pas un modèle économique à l’emporte-pièce. Chaque établissement à travers le monde (on en a plus de 700) a son histoire. Le Park Hyatt est né en 2002, le Martinez à Cannes bien avant. La reconnaissance, ce n’est pas qui est votre employeur final. Ils ont été embauchés par le prestataire, ils travaillent pour le prestataire et ils peuvent travailler sur d’autres sites. Dans tout hôtel de luxe, il y a des choix qui sont faits. D’autres hôtels emploient des restaurateurs extérieurs, des services de voituriers extérieurs.
Allez-vous répondre aux demandes d’augmentation ?
La revendication sur les salaires n’a vraiment pas lieu d’être discutée aujourd’hui. Il y a dans toutes les entreprises en France un NAO, une négociation annuelle des salaires. Elle a été signée au mois d’avril par la CGT donc il n’y a pas lieu de la discuter cinq mois plus tard. Il y aura des augmentations au printemps prochain.
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