"Il faut que le gouvernement écoute !", lance le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger
Emmanuel Macron a tenté de répondre à la protestation des "gilets jaunes". Pour le leader du premier syndicat français, le chef de l’État et le gouvernement doivent comprendre qu’ils ne "peuvent pas trouver de solutions seuls". Il salue, "peut-être, une prise de conscience".
Il y a 10 jours, en plein mouvement des "gilets jaunes", la CFDT avait interpellé Emmanuel Macron, réclamant un "pacte social de conversion écologique". Après le discours du chef de l’État, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est-il convaincu ? "Le président de la République dit qu’il va continuer dans la conversion écologique. Tant mieux ! C’est un défi de survie pour l’humanité, a-t-il déclaré mardi 27 novembre sur franceinfo. Le pacte social a été cité dans son discours. Par contre, les solutions pour réduire les inégalités entre les citoyens, les inégalités entre les territoires, pour l’instant, elles ne sont pas sur la table. On ne les a quasiment pas entendues ce matin".
Le gouvernement lance trois mois de concertation. La CFDT va y participer, et faire des propositions sur la mobilité pour "aider les salariés qui ont besoin de leur voiture ou qui attendent le développement d’autres modes de transport". Selon Laurent Berger, "peut-être y a-t-il une prise de conscience que face à la colère légitime d’une partie de la population, face aux fractures sociales et territoriales, on ne peut pas trouver de solution seul. L’État et le gouvernement ne peuvent pas trouver de solutions seuls."
"Les 'gilets jaunes' ont fait émerger des problèmes qu'on dénonçait depuis des mois"
Le mouvement des "gilets jaunes" s’est constitué totalement en dehors des syndicats. Est-ce que cela inquiète Laurent Berger ? "Non. Il se passe des choses tous les jours dans les entreprises avec les organisations syndicales, mais vous ne le mettez pas forcément en lumière". Le secrétaire général de la CFDT salue les discussions entre le gouvernement et les porte-parole des "gilets jaunes" : "Si leurs représentants ont des propositions à faire, c’est très bien. Je ne suis pas dans une contradiction. Je ne lance pas d’anathème sur ceux qui se mobilisent aujourd’hui, parce qu’ils vivent une situation qu’on connaît et qu'on dénonce depuis des mois et des mois".
Que va devenir ce mouvement ? "Je n’en sais rien", répond Laurent Berger. Mais selon lui, "ce qui est sûr, c’est qu’ils auront fait émerger des problèmes qu’on dénonçait ces derniers mois de façon très, très forte. Maintenant, ce qu’il faut, c’est que le gouvernement écoute, qu’il écoute les corps intermédiaires. C’est peut-être le point principal de cette journée."
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