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"Indemnité inflation" : "Il fallait cibler les ménages modestes", regrette l’économiste Eric Heyer

Pour le directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques, la mesure du gouvernement pour soutenir le pouvoir d'achat sera à la fois coûteuse et peu efficace. 

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Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l'OFCE, le 22 octobre à franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Un forfait pour 38 millions de Français. En dévoilant son "indemnité inflation", Jean Castex a tenté de contrer la hausse du carburant. Cette indemnité, de 100 euros, sera versée à partir du mois de décembre. Mais pour l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "ce n’est pas la bonne méthode".

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"L’inflation, aujourd’hui, est de 2,2%, rappelle-t-il. Ce n’est pas non plus une inflation à 14%, à deux chiffres (…) C’est une inflation relativement maîtrisée." L’économiste estime d’ailleurs que cette subvention aux ménages, en encourageant la consommation va "stimuler" l’inflation plutôt que l’apaiser.  

Une mesure mal calibrée  

Eric Heyer considère surtout que le calibrage de la mesure est erroné. "Il fallait la cibler sur les ménages modestes qui ont perdu au cours de cette crise", dit-il. Selon l’économiste, la mesure annoncée par le Premier ministre est à la fois coûteuse et peu efficace. "Vous allez dépenser 3,8 milliards en donnant une allocation aux trois quarts des adultes. Mais les trois quarts des adultes n’ont pas perdu pendant cette crise."  

Vous allez donner 100 euros à des ménages qui n’en ont pas besoin et vous n’allez donner que 100 euros à des ménages qui auraient besoin de beaucoup plus.

Eric Heyer, économiste à l'OFCE

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Plutôt qu’une subvention très large de l’Etat, l’économiste préconise des négociations salariales dans les entreprises : "Certaines sont en difficulté de recrutement. Dans cette situation, et quand vous avez une inflation à 2%, il est normal qu’il y ait des salaires qui progressent de 2%. Ça ne mettra pas en péril leur compétitivité, ça permettra au pouvoir d’achat de se maintenir, et ce n’est pas à l’Etat d’intervenir à ce moment-là."

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