Jean-Claude Mailly (Force ouvrière) : "Sur le contrôle des chômeurs, rien n’est arrêté"
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, était l'invité de L'interview éco, mercredi soir. Il est notamment revenu sur le contrôle des chômeurs.
Si les fraudeurs à l'assurance chômage doivent être "sanctionnés", Jean-Claude Mailly ne veut "pas de stigmatisation des chômeurs". Le secrétaire général de Force ouvrière, invité sur franceinfo mercredi 10 décembre, alors que les négociations entre les partenaires sociaux sur la réforme de l’assurance chômage débutent jeudi. Parmi les points de friction entre syndicats de salariés et patronat, les questions des ruptures conventionnelles collectives, les indemnisations des indépendants ou le contrôle des chômeurs seront au cœur des discussions.
franceinfo : Jeudi, vous allez négocier la réforme de l'assurance chômage. Un accord sera difficile à trouver ?
On a un cycle de réunion tous les jeudis jusqu'au 16 février. Sur l'assurance chômage, c'est une délégation de l'Etat. On négocie sur un document d'orientation, mais tout n'est pas réglé. Sur les contrats courts, l'objectif est de changer les comportements des entreprises et d'essayer de mettre progressivement fin aux CDD très courts. Ils se sont multipliés et pèsent lourd sur les finances. Ce n'est qu'un des points. Il y a le problème du financement. Nous souhaiterions conserver une part de cotisation salariale sur le financement de l'assurance chômage. Si jamais c'est de la CSG, il faut que l'on ait une garantie ferme que la cotisation salariale soit intégralement compensée chaque année et qu'on ne soit pas soumis chaque année à un vote de la loi de financement de la sécurité sociale. Les députés et sénateurs votent un budget. Ils peuvent modifier l'affectation et le taux. Il faut qu'il y ait une garantie.
Le projet d'étendre l'assurance chômage aux indépendants et de la développer pour les démissionnaires, est-ce que cela va se faire ?
Pour ceux qui sont dépendants économiquement, mais ne sont pas de réels indépendants, type Uber ou Deliveroo, nous demandons que les plateformes cotisent à l'assurance chômage. Sur les démissionnaires, il y a une inquiétude. Le gouvernement s'est engagé à l'étendre pour eux, mais si c'est à enveloppe constante, cela veut dire qu'on risque de réduire les cas de couverture de ceux qui, étant démissionnaires, ont déjà accès à une assurance chômage.
Le gouvernement veut renforcer le contrôle des chômeurs. Que lui proposez-vous ?
La note qui est sortie dans le Canard enchaîné, je ne pense pas qu'elle soit toujours d'actualité. Je ne sais pas d’où elle sort. Sur le contrôle des chômeurs, rien n'est arrêté. Le principe de dire qu'il y ait plus de contrôle, personne n'est opposé. Ceux qui fraudent réellement, qu'ils soient sanctionnés. Personne n'est contre, mais pas de stigmatisation des chômeurs, un véritable accompagnement et ne pas prévoir ce qui avait été annoncé, dire on va doubler les sanctions. Cela n'a aucun sens.
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