Jérôme Tafani (Burger King) : "Plus de 1 000 Burger King en France, c’est possible !"
Jérôme Tafani, le directeur général de Burger King, était l'invité de Jean Leymarie, lundi sur franceinfo, pour évoquer sa nouvelle stratégie.
Jérôme Tafani, le directeur général de Burger King, invité de l'interview éco sur franceinfo lundi 15 janvier, a dévoilé sa nouvelle stratégie deux ans après avoir racheté l'enseigne Quick. Jérôme Tafani compte créer entre 5 000 et 6 000 emplois nets pour l'année à venir. Il s'agit, selon le patron de Burger King, de "CDI et 70% de temps partiel".
franceinfo : McDonald's est propriétaire de 1 400 établissements en France, Burger King de 200 et on compte 250 Quick. Pouvez-vous rattraper McDonald's ?
Jérôme Tafani : Avoir plus de 1 000 restaurants en France, c'est possible, mais ce n'est pas notre objectif. Notre objectif est de pénétrer le marché français et d'avoir le plus de consommateurs possibles. En 2017, on a ajouté une centaine de Burger King, et nous pensons faire la même chose l'année prochaine. Pour les deux tiers, cela se fait grâce aux restaurants Quick existants, et nous ouvrons en ce moment entre 30 et 40 nouveaux restaurants [Burger King] par an. Plus nous avancerons dans le temps et plus nous ferons d'ouvertures et moins de conservations. Nous avons comme premier horizon 2020, avec 500 à 600 Burger King, mais ce n'est pas une ligne d'arrivée. Après, nous continuerons en fonction du développement du marché. La très grande majorité va devenir Burger King. Il y a une petite partie qui ne sera pas transformée mais fin 2020, les sites qui ne seront pas convertis changeront d'actionnaires.
Pourquoi l'enseigne Quick disparaît-elle ?
C'est le résultat d'une longue histoire. Quick a été un acteur très dynamique du marché français et quand on regarde pourquoi Burger King est parti de France en 1997, Quick en est forcément une origine. Ensuite, pour différentes raisons liées à la nature de l'actionnariat qu'a eu Quick, cela n'a pas permis de réaliser les investissements nécessaires car la restauration est un métier qui nécessite de nombreux investissements pour rester au goût du jour et, clairement, cela n'a pas été fait. En plus, la société a été accusée ou impliquée dans un problème alimentaire très gênant en 2011, qui a beaucoup abîmé la marque. Et après, c'est un cercle vicieux. Ils ont changé le management très souvent : nouveau management, nouvelle stratégie et cela tous les 12 mois, vous perdez le consommateur.
La grande nouveauté est que le hamburger rattrape le sandwich jambon-beurre. Le burger va-t-il dépasser le jambon-beurre ?
Nous sommes en effet passés du jambon-beurre leader incontesté, puisqu'à l'époque on estimait qu'il y avait un hamburger pour dix jambon-beurre. Aujourd'hui, on est quasiment à un pour deux : le hamburger s'est fortement développé. Le steak frites avec un bout de pain, il n'y a en effet aujourd'hui rien de plus traditionnel. Mais avec l'évolution des modes alimentaires, le fait que l'on doive manger plus rapidement, que l'on passe moins de temps à cuisiner, fait que le hamburger a la portabilité du steak frites. Cela correspond au goût du Français. Cela ne se fait pas au détriment de la restauration classique, mais au détriment du repas à domicile. Les gens pensent plus souvent à manger au domicile, mais ils veulent y passer moins de temps et dépenser moins. Cela n'empêche pas les sorties gastronomiques.
Il existe un burger végétarien chez McDonald's. Chez vous, est-ce pour bientôt ?
Pourquoi pas un jour un burger végétarien ? Aujourd'hui, nous sommes sur le vrai hamburger traditionnel, même si nous ne nous interdisons pas de faire un burger végétarien qui, d'ailleurs, n'est plus en vente chez le concurrent.
D'où vient votre viande ?
Très majoritairement de France et d'Allemagne. On introduit un peu l'Irlande et nous développons une filière pour essayer d'être à la moitié de nos approvisionnements en France d'ici quatre à cinq ans.
Allez-vous recruter cette année?
La création nette d'emplois pour l'année à venir va être comprise entre 5 000 et 6 000 salariés. Des CDI et 70% de temps partiel.
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